L’Encyclopédie/1re édition/PRÉSERVATIF
PRÉSERVATIF, s. m. (Médec.) remede ou médicament préservatif ; c’est ainsi que sont appellés en Médecine certains remedes capables, ou regardés comme capables de préserver des maladies.
Les préservatifs sont de deux genres, généraux & particuliers.
Les premiers sont ceux qu’on emploie dans l’état même de la meilleure santé, dans la vûe de se mettre à l’abri des causes ordinaires & générales des maladies ; c’est dans cette vûe qu’on a pu imaginer un prétendu sirop de longue vie, tant d’élixirs d’or potables, &c. auxquels les charlatans ont donné de la vogue en divers tems, & sur-tout chez les Grecs, qui sont par état aussi crédules qu’amoureux de la vie. La pierre philosophale, considérée comme médecine universelle, a été donnée par les Alchimistes pour le souverain préservatif. Voyez Médecine universelle.
Les préservatifs particuliers sont ceux qu’on destine à prévenir les effets d’une cause morbifique présente ou imminente, telle que l’air d’un pays, d’un hôpital, &c. où regnent des maladies contagieuses ; le fameux vinaigre des quatre voleurs est un préservatif de cette espece, &c. Voyez Vinaigre des quatre voleurs .
En général les prétendus préservatifs sont des secours au-moins très-suspects, & il est généralement reconnu aujourd’hui par tous les vrais Médecins, que la bonne maniere de se préserver des maladies en général, & de quelques maladies regnantes en particulier, c’est de ne les point craindre & d’observer un bon régime. Voyez Peste. (b)