L’Encyclopédie/1re édition/PRIEURÉ
PRIEURÉ, s. m. (Jurisprud.) est un monastere dépendant de quelque abbaye, & dont le supérieur est appellé prieur.
Il y a pourtant aussi des prieurés cures & des prieurés simples, qui sont des bénéfices dans lesquels il n’y a plus de conventualité. Voyez les subdivisions suivantes & ci-devant le mot Prieur. (A)
Prieuré chef d’ordre, est un monastere établi sous le titre de prieuré, & qui est le chef-lieu d’un ordre religieux de congrégation.
Prieuré caustral, est l’office de prieur claustral.
Prieuré collatif ou purement collatif, est un bénéfice qui est à la collation d’un abbé, lequel le confere comme une dépendance propre & immédiate de son monastere ; il y a d’autres prieurés qui sont originairement électifs, & qui ne sont à la collation des abbés majeurs que par accident, c’est-à-dire, parce que ces prieurés se sont soumis à d’autres monasteres ou abbayes, à cause de l’étroite observance de la discipline monastique, & de leur grande puissance. Voyez ci-après prieuré électif collatif, & électif confirmatif.
Prieuré en commende, est un prieuré régulier qui est tenu en commende par un ecclésiastique séculier. Voyez Commende & Prieuré en titre.
Prieuré confirmatif, est un bénéfice en titre de prieuré, auquel on pourvoit par élection & confirmation, c’est-à-dire auquel il faut que l’élection soit confirmée par le supérieur. Il y a peu de ces prieurés & bénéfices dans le royaume.
Prieuré conventuel, est un monastere établi sous le titre de prieuré, & où il y a conventualité ; à la différence des prieurés simples & des prieurés sociaux où la conventualité n’est point établie. Voyez Prieuré semi-conventuel simple & social.
Prieuré-cure, est un bénéfice établi sous le titre de prieuré, & auquel est annexée une cure ou vicairie perpétuelle.
Prieuré électif-collatif, est celui que les électeurs conferent en élisant, sans que leur élection ait besoin de confirmation, tels sont les doyennés de plusieurs églises cathédrales & collégialas.
Prieuré électif, ou électif-confirmatif, est celui auquel on pourvoit par élection & confirmation du supérieur. Voyez ci-devant Prieuré confirmatif.
Grand-prieuré, est le chef-lieu d’où dépendent plusieurs autres prieurés particuliers. Il y a de ces grands prieurés dans l’ordre de Malte, qui sont proprement des commanderies supérieures aux autres commanderies particulieres de la même province, il y a en France six grands prieurés de l’ordre de Malte, sçavoir le grand-prieuré de Provence, celui d’Auvergne, celui de France, celui d’Aquitaine, celui de Champagne & celui de Toulouse ; ils marchent entr’eux dans l’ordre dans lequel on vient de les nommer ; de ces six grands-prieurés il y en a trois pour la langue de France, qui sont ceux de France, d’Aquitaine & de Champagne. Le grand-prieur de France est grand hospitalier de l’ordre.
Prieuré perpétuel, est celui qui est conféré en titre de bénéfice, à la différence des prieurés claustraux, qui ne sont que de simples offices & administrations pour un tems.
Prieuré régulier, est celui qui par le titre de fondation est affecté à des réguliers.
Prieuré séculier, est celui qui par le titre de fondation est affecté à un ecclésiastique séculier. Voyez ci-devant Prieuré régulier.
Prieuré sécularisé, est celui qui étoit régulier dans son institution, & qui depuis a été converti en un bénéfice séculier.
Prieuré semi-conventuel, est celui qui est en effet conventuel, & où la regle s’observe dans toute son étendue, mais avec moins d’appareil, en ce que le nombre des religieux y est moindre, & qu’il y a certains offices qui ne s’y chantent pas. Voyez ci-devant Prieuré conventuel.
Prieuré simple à simple tonsure, est celui pour la possession duquel il suffit d’être clerc tonsuré, à la différence des prieurés-cures pour lesquels il faut être prêtre, ou du moins en état de le devenir dans l’an.
Prieuré social, est une maison religieuse composée de plusieurs religieux, mais où la conventualité n’est pas établie.
Prieuré en titre, est celui qui est conféré à une personne qui a les qualités requises pour le posséder, suivant son institution, comme quand un prieuré régulier est conféré à un séculier, au-lieu que s’il est conféré à un séculier, il n’est pas conféré en titre, mais en commande. (A)