L’Encyclopédie/1re édition/PSORALEA

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PSORALEA, s. f. (Botan.) genre de plante qu’on caractérise ainsi, dans les mém. de l’acad. des Sciences, année. 744. Sa fleur est légumineuse, en épi, formée de plusieurs écailles ; son calice est découpé en cinq parties jusque vers le milieu ; quatre de ces parties sont égales, & la cinquieme ou inférieure est du double plus large que les autres, & ressemble à un cuilleron. Son fruit ou silicules est presque enfermé dans le calice de la fleur, qui lui sert d’enveloppe. Cette silicule contient une ou deux semences taillées en forme de rein.

On compte quatre especes de ce genre de plante ; la principale est nommé psoralea, pentaphylla, radice crassa, hispanis contrayerva nova.

Sa racine, qui subsiste plusieurs années en terre, est le plus souvent simple, & ressemble à un petit navet fibreux ; elle est charnue, longue de trois pouces, épaisse d’un demi-pouce, quelquefois beaucoup plus grosse, extérieurement jaunâtre, intérieurement blanchâtre, d’une odeur un peu aromatique, & d’un goût piquant.

Les tiges qu’elle pousse sont simples, herbacées, tantôt droites, tantôt inclinées, longues d’un demi-pié, cendrées, velues, arrondies, & garnies par intervalles de feuilles alternes, dont les queues, qui ont à leur base deux petites oreilles pointues, embrassent en partie la circonférence des tiges.

Ces queues sont longues de deux à quatre pouces, & soutiennent ordinairement cinq feuilles ovoïdes, cotonneuses, plissées & ondées. Chaque écaille porte une ou deux fleurs, qui ont chacune un calice à pédicules très-courts. Ce calice est bleuâtre, velu & découpé vers son milieu en cinq segmens, dont l’inférieur est creusé en cueilleron.

La fleur que ce calice renferme, a la figure d’un bouton qui, s’épanouissant, représente une vraie fleur légumineuse, d’un bleu pourpre. Ses pétales sont au nombre de cinq. Ses étamines forment une graine à pistil un peu courbé, qui, en mûrissant, devient une silicule membraneuse cassante, pointue, contenant une ou deux graines, brunes, solides, ridées, d’une saveur approchant de celle des fèves. La plante fraîche a une odeur bitumineuse, aromamatique, & piquante au goût.

Elle vient au Paral dans la nouvelle Biscaye, province de l’Amérique septentrionale, d’où elle est envoyée à Mexico, à la Vera-cruz, & de-là à Cadix, à Seville & à Madrid.

Sa racine s’emploie en Espagne, en poudre ou en infusion, dans les maladies contagieuses & dans les fievres malignes. Je crois que de bons médecins en feroient un tout autre usage. Cette racine a une odeur aromatique & un goût piquant, semblable à celui de l’ancien contrayerva. (D. J.)