L’Encyclopédie/1re édition/QUIMPER, ou QUIMPER-CORENTIN

La bibliothèque libre.
◄  QUIMBAIA
QUIMPERLÉ  ►

QUIMPER, ou QUIMPER-CORENTIN, (Géog. mod.) &, comme d’autres l’écrivent, Kimper-Corentin ; mot que j’ai peut-être déja fait sous cette derniere orthographe. Mais il sera court de répéter que c’est une ville de France dans la basse Bretagne, au confluent de l’Oder & du ruisseau Benaudet, à douze lieues sud-est de Brest. Long. selon Cassini, 13. 23. 30. latit. 47. 59. 40.

Je ne dois pas oublier de dire que cette ville a donné la naissance à deux célebres jésuites, le P. Hardouin (Jean), & le P. Bougeant (Guillaume Hyacinthe).

J’ai déja parlé plus d’une fois du P. Hardouin, homme profond dans l’Histoire, & chimérique dans les sentimens. Il découvrit des athées dans les peres Thomassin, Quesnel, Mallebranche, dans MM. Arnauld, Nicole & Paschal. Sa folie, semblable à celle du P. Castel, à l’égard de M. Jean Jacques Rousseau de Genève, servit à ôter à sa calomnie son atrocité ; mais tous ceux qui renouvellent de semblables accusations contre des sages, ne sont pas toujours reconnus pour fous, & sont d’ordinaire très-dangereux. D’ailleurs on doit au P. Hardouin la meilleure édition de Pline ; & l’obligation qu’on lui a sur ce sujet est très-grande.

Le P. Bougeant est mort à Paris en 1743, à l’âge de 63 ans. Son histoire du traité de Westphalie est fort estimée ; & ses amusemens philosophiques sur le langage des bêtes, sont, en me servant des termes de Montaigne, un gentil livre pour son étoffe. (D. J.)