L’Encyclopédie/1re édition/QUINQUENNAUX, jeux

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QUINQUENNAUX, jeux, (Littérature.) jeux fondés à Tyr, à l’imitation des olympiques de la Grece ; on les appelloit quinquennaux, parce qu’on les célébroit tous les cinq ans, c’est-à-dire au bout de quatre ans ; car d’un jeu olympique à l’autre il n’y avoit que quatre ans ; les jeux quinquennaux s’établirent par la suite des tems dans plusieurs villes de l’empire romain, en l’honneur des empereurs déifiés.

Il ne faut pas confondre les jeux quinquennaux de Tyr avec ceux que Domitien institua en l’honneur de Jupiter Capitolain pendant son douzieme consulat. Tous les cinq ans on disputoit dans ces jeux le prix des vers & de la prose en grec & en latin, c’est Suétone qui nous l’apprend dans sa vie de Domitien, c. iv. en ces mots : Instituit & quinquennale certamen Capitoli Jovi triplex musicum equestre, gymnicum, & aliquantò plurimum, quam nunc est coronarum, certabant etiam & prosâ, oratione, græcè, latinèque. Il y avoit des juges publics qui présidoient à ces jeux, & qui décidoient des prix. Omphrius Panvinus rapporte une inscription par laquelle il paroit que sous le regne de cet empereur, un certain Lucius Valerius Pudeus, natif d’un bourg des Frerentins, appellé de nos jours el Guasto, âgé de treize ans, remporta aux jeux quinquennaux le prix de la poésie, & fut couronné par l’avis de tous les juges. Le pere Pagi a produit une médaille où les jeux quinquennaux de l’empereur Posthume sont gravés, ce qui ne se trouve sur aucune médaille des empereurs qui l’ont précédé. (D. J.)