L’Encyclopédie/1re édition/QUINQUEVIR
QUINQUEVIR, s. m. (Gouvernement romain.) il y avoit à Rome des magistrats subalternes, ainsi nommés parce qu’ils étoient au nombre de cinq, employés aux mêmes fonctions ; mais ces fonctions étoient fort différentes, comme nous allons le prouver.
1° Il y avoit des quinquevirs établis dans Rome deçà & de-là le Tibre, pour veiller pendant la nuit à la police de la ville, en la place des magistrats d’un certain ordre, qu’il ne convenoit pas de faire courir pendant les ténebres.
2°. Il y avoit des quinquevirs établis exprès pour conduire les colonies, & distribuer aux familles les terres des campagnes qu’on leur accordoit.
3°. Les épulons étoient aussi nommés quinquevirs, quinque viri epulones, quand ils étoient au nombre de cinq.
4°. Il y avoit des quinquevirs du change ou des rentes, nommés quinque viri mensarii ; ceux-ci furent créés l’an de Rome 301, sous le consulat de Valerius Poplicola, & de C. Martius Rusilius. Tite-Live, lib. V I I. nous apprend qu’on les choisit d’entre les plébéiens. Ils furent chargés de modérer l’excès de l’usure que les créanciers, ou les banquiers tiroient, & dont le peuple étoit accablé.
5°. Enfin on appelloit encore quinquevirs, des especes d’huissiers, chargés d’exercer ce petit emploi de la justice dans les colonies, ou dans les villes municipales, pour y apprendre le train des affaires. On nommoit ces sortes d’huissiers quinquevirs, parce qu’ils étoient au nombre de cinq pour chaque jurisdiction ; ils changeoient toutes les années. Un homme qui avoit passé par cette charge devoit avoir acquis l’usage de ce que nous appellons la pratique, & l’on tiroit ordinairement de ce corps les greffiers & les notaires, Il est fait mention de ces derniers quinquevirs dans les lettres de Cicéron. (D. J.)