L’Encyclopédie/1re édition/RESSERREMENT

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RESSERREMENT, s. m. (Médecine.) se dit des pores de la peau, des intestins, des vaisseaux du corps. Cet état des parties solides a différens effets, selon les parties qu’il attaque, il marque en général un tempérament sec, robuste & beaucoup d’élasticité dans les fibres : c’est ce qui fait que les personnes robustes, tels que les gens de la campagne, les ouvriers, les crocheteurs & autres en qui le travail & l’habitude d’un exercice continué ont augmenté les roideurs des fibres, sont pour l’ordinaire d’un tempérament resserré, cette constitution est une marque de santé & d’une grande vigueur dans tous les organes ; mais alors il faut que le resserrement soit restraint à ses justes bornes, & que la nature n’en souffre point. S’il est trop grand, on doit employer les émolliens, les relâchans, les adoucissans, les aqueux & autres remedes qui peuvent ôter aux fibres leur rigidité, produisant souvent dans toutes les parties la même astriction qu’au ventre & aux intestins, ce qui occasionneroit une suppression des secrétions.

Mais le resserrement doit être regardé comme un remede, & une indication à remplir dans le relâchement en général, dans le dévoiement, les hémorrhagies & toutes les parties, & les différentes sortes de flux, & les maladies qui ont pour cause la laxité ; les auteurs ne parlent point de cette indication générale, qui est cependant réelle & essentielle dans la plûpart des maladies. Voyez Laxité, Dévoiement ou Diarrhée.