L’Encyclopédie/1re édition/SARAGOSA ou SARAGUSA

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SARAGOSA ou SARAGUSA, (Géog. anc.) en latin Syracusæ, ville de Sicile, dans la vallée de Noto, sur la côte orientale, à 45 lieues au sud-est de Palerme. Cette ville, qui a succédé à l’ancienne Syracuse, est encore aujourd’hui une des principales de l’île de Sicile, tant pour la bonté de son port, que pour sa situation avantageuse, ses murailles se trouvant de tous côtés baignées des eaux de la mer ; car elle n’occupe présentement que le seul terrein, qui anciennement étoit appellé Ortygia ou Insula. Un château de figure irréguliere & fort défectueux sert de défense au port, & communique avec la ville par le moyen d’un pont de bois, mais fort mal disposé. On trouve dans ce château l’ancienne fontaine d’Aréthuse, qui est une grande source d’eau. Saragosa contient à peine huit mille habitans, sur-tout depuis le violent tremblement de terre qu’elle a essuyé au mois d’Août 1757 ; ce désastre a renversé un tiers de la ville, & a fait périr environ deux mille ames ; c’est un évêché suffragant de Mont-Réal. Long. suivant Harris, 32. 46′. 16″. lat. 37. 4.

Si jamais moine a été épris de la gloire de son ordre, c’est Cajétan (Constantin), bénédictin, né à Saragosa, en 1565 & mort en 1650, âgé de 85 ans. Il a publié des ouvrages, pour prouver que S. Grégoire, S. François d’Assise, S. Thomas d’Aquin, & même Ignace de Loyola, &c. étoient autant de moines de l’ordre de S. Benoît. Je crains fort, disoit plaisamment le cardinal Scipion Cobelluci, que Cajétan ne transforme aussi saint Pierre en bénédictin. (D. J.)