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L’Encyclopédie/1re édition/SCINC, SCINQUE, SQUINQUE, SINCE, STINE

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SCINC, SCINQUE, SQUINQUE, SINCE, STINE MARIN, stincus, s. m. (Hist. nat. Zoolg.) espece de lézard amphibie, qui a un peu plus d’un empan de longueur & de deux pouces de grosseur vers le milieu de l’abdomen : on le trouve en Egypte. Sa tête est oblongue, convexe sur le sommet, & applatie par les côtés, sur lesquels il y a une large sinuosité, qui s’étend depuis la partie antérieure de la tête jusqu’à sa base ; la mâchoire supérieure est plus longue que l’inférieure, & elle forme en entier le bec, c’est-à-dire, l’extrémité antérieure de la tête ; la mâchoire inférieure est triangulaire ; la langue a la forme d’un cœur, elle est pointue à l’extrémité, & échancrée à sa base. Les dents sont courtes & toutes d’égale longueur, & l’ouverture de la bouche est de médiocre grandeur. Les yeux sont situés vers la base de la tête près du sommet ; le cou n’est pas distinct du reste du corps, ayant à-peu-près la même grosseur : le corps est convexe & élevé, il a sur le dos un angle longitudinal ; la queue est cylindrique & diminue insensiblement de grosseur jusqu’à son extrémité, qui est pointue & applatie. Les piés du devant & ceux de derriere sont d’égale longueur, & ils ont tous chacun cinq doigts, dont les postérieurs sont plus longs que les antérieurs. Cet animal est couvert en entier d’écailles ; celles du corps sont rhomboïdales, & anticipent les unes sur les autres comme les tuiles d’un toit ; le sommet de la tête est d’un verd de mer tirant sur le jaune ; le dos a vers le milieu des côtés de l’abdomen des anneaux noirâtres, & d’autres jaunâtres, places alternativement ; le reste des côtés, la gorge, l’abdomen & les piés sont blanchâtres. Hist. nat. des animaux, par M M. de Nobleville & Salerne, t. II. part. ij. Voyez Amphibie.

Scinc marin, (Pharmac. Mat. méd.) cette espece de lézard passe pour diurétique, contrevenin, aphrodisiaque, spécifique contre la lepre, &c. Toutes ces vertus sont pour le moins peu éprouvées, & ce remede est dès long-tems absolument inusité dans les prescriptions magistrales.

Le scinc marin est seulement employé dans la composition de la thériaque, du mithridat, & de l’électuaire de satirion. Ce sont les lombes seulement qui sont demandées dans les dispensaires, mais il paroît que ce n’est que moutonnierement d’après une ancienne étiquette. (b)