L’Encyclopédie/1re édition/SCOLOPENDRE
SCOLOPENDRE, voyez Millepiés.
Scolopendre vulgaire, (Botan.) voyez Langue de cerf, Botan.
Scolopendre de mer, physalus, insecte auquel on donne en Normandie le nom de taupe de mer ; il a une conformation très-particuliere, & une forme ovale ; son corps est plus large au milieu qu’aux extrémités ; la partie postérieure se termine en pointe. L’abdomen est sillonné par des rugosités, & couvert de poils fins & soyeux. Il y a sur chaque côté du corps vingt-huit appendices terminées chacune par une aigrette de poils roides ; on croit que ces appendices servent au mouvement progressif de cet animal en faisant les fonctions de nageoires ; quand les aigrettes de la scolopendre sont hérissées, elle a quelque ressemblance avec un porc-épic ; la couleur de ces aigrettes n’est pas la même dans tous les individus, dans les uns elles sont d’un noir luisant ou d’une belle couleur d’or, & dans d’autres elles ont une belle couleur verte. La bouche se trouve dans la partie antérieure du corps qui est terminé par une appendice ressemblant aux barbes de certains poissons. Le dos est plus convexe que le ventre, & couvert de tubercules plus petits que les appendices des côtés, & hérissés de poils, dont les uns sont roides & les autres lanugineux. La peau du dos est fort ample, & n’a aucune adhérence avec les parties qu’elle recouvre ; il y a de chaque côté du corps un grand nombre de petits trous qui s’ouvrent au dehors entre les appendices latérales, & qui donnent à l’eau un libre passage en tout sens, par le moyen de la contraction & de la dilatation alternative de cette peau. Cet insecte se grossit beaucoup hors de l’eau en dilatant la peau du dos, alors il remplit d’air la cavité que forme cette dilatation, & il surnage très-aisément ; s’il contracte ensuite cette peau, l’air sort, la peau s’affaisse, & l’animal s’enfonce dans l’eau. Collection académique, tome V. de la partie étrangere. Voyez Insecte.