L’Encyclopédie/1re édition/SERRETTE, SERATULE

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SERRETTE, SERATULE, s. f. (Hist. nat. Bot.) nom vulgaire d’une espece de jacée, nommée par Tournefort, jacea nemorensis quæ serratula vulgò, I. R. H. 444. C’est la raponticoides nemorosa de Vaillant ; act. Acad. par. 1718.

Sa racine est fibrée, vivace, d’un goût un peu amer ; elle pousse une ou plusieurs tiges à la hauteur de deux ou trois piés, droites, fermes, cannelées, glabres, ou sans poil, rougeâtres, & divisées vers leurs sommités en plusieurs rameaux, garnies de feuilles découpées, comme celles de la scabieuse ordinaire, & différentes de celles d’en bas, qui sont oblongues, larges, plus grandes que celles de la bétoine, entieres, dentelées en leurs bords, lisses, & d’un verd brun ; ses fleurs naissent aux sommets des branches en maniere de petites têtes, oblongues, écailleuses, qui forment chacune un bouquet de fleurons ordinairement pupurins, quelquefois blancs, évasés par le haut, & découpés en lanieres, comme dans les autres especes de jacée, avec cinq étamines capillaires & très-courtes, à sommets cylindriques. Quand ces fleurs sont tombées, il leur succede des semences un peu ovales, & couronnées chacune d’une aigrette. Cette plante croît dans les bois, dans les prés, aux lieux sombres & humides ; elle fleurit en Juin, & est de quelque usage aux teinturiers. (D. J.)