L’Encyclopédie/1re édition/SETIA

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SETIA, (Géog. anc.) 1°. ville d’Italie dans le Latium, aujourd’hui Sezza. C’étoit, selon Tite-Live, l. VII. une colonie romaine voisine de celle de Norba. Pivernates Norbam atque Setiam finitimas colonias romanas, incursione subità, depopulati sunt. Il dit, l. XXVI. c. xviij. que c’étoit un municipe, & il le place sur la voie Appienne : Consul per Appiæ municipia, quæque propter eam viam sunt, Setiam soram, Lavinium præmisit. Cette ville étoit située sur le haut d’une montagne, ce qui a fait que Martial lui a donné l’épithete de pendula. Le même poëte dit dans un autre endroit, l. X. epigr. 64 :

Nec quæ paludes delicata pomptinas
Ex arce clivi spectat uva Setini.

On recueilloit beaucoup de vin dans le territoire de Setia : Silius Italicus fait l’éloge de ce vin.

At quos ipsius mensis seposta liœi
Setia, & incelebri miserunt valla velitræ.

Les habitans de Setia étoient appellés Setini, & la ville elle-même se trouve nommée Setina colonia dans une inscription rapportée par M. Spon, page 179. Patrono. Fabrum Coloniæ Setinæ.

Cette ville conserve son ancien nom ; elle est située sur une montagne, dans la campagne de Rome, entre Sermonette & Piperno. Mais aujourd’hui son terroir a changé de nature ; il ne produit presque rien du tout. L’on remarque parmi les bois dont ses montagnes sont présentement couvertes, beaucoup de ces plantes appellées ficus indica ; il y en a qui s’élevent jusqu’à la hauteur de trente piés, & qui font un tronc de la grosseur d’un homme. Les lauriers & les myrthes y sont communément dans les haies, & on commence à trouver assez fréquemment les oranges en pleine terre. Proche de Setia, au village de Casenove, on rencontre un fort grand marais, sur lequel on peut s’embarquer pour aller à Terracina.

2°. Setia est encore le nom d’une ville d’Espagne, dans la Bétique, que Ptolomée, l. II. c. jv, place dans les terres, & qu’il donne aux Turdules.

3°. Setia, ville de l’Espagne tarragonnoise, située dans les terres & chez les Vascones, selon Ptolomée, l. II. c. vj.

Valerius Flaccus, poëte latin, étoit natif de Setia dans le Latium, & selon d’autres, de Padoue. Quoi qu’il en soit, ce poëte, qui fleurissoit sous l’empire de Domitien, vers l’an 71 de Jesus-Christ, eut beaucoup de part à l’amitié de Martial, & ne fut pas fort accommodé des biens de la fortune. Son poëme des Argonautes en huit livres, demeura imparfait ; & Quintilien regrete ce malheur pour les Lettres. (D. J.)