L’Encyclopédie/1re édition/SMILAX

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SMILAX, s. m. (Botan.) entre les six especes de smilax établies par Tournefort, nous décrirons la premiere, qu’il appelle smilax aspera, fructu rubente, I. R. H. p. 654. on la nomme en françois liseron épineux. Elle pousse plusieurs tiges longues, dures, cannelées, sarmenteuses, rameuses, pliantes, garnies d’épines & de mains ou vrilles, par le moyen desquelles elles s’attachent & s’entortillent autour des arbrisseaux voisins. Ses feuilles naissent seules par intervalles, amples, semblables à celles du tamnus, mais plus épaisses, fermes, nerveuses, armées d’épines, tant sur les bords que sur le dos, marquetées assez souvent de taches blanches.

Ses fleurs naissent par grappes aux sommités des rameaux, petites, blanches, odorantes, composées chacune de six pétales, disposées en étoile, avec autant d’étamines à sommet oblong. Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits ronds comme des raisins, mollets & rouges dans leur maturité, qui contiennent deux ou trois semences rondes, lisses, douces au toucher, d’une couleur rouge brune en-dehors, blanches en-dedans, d’un goût fade & désagréable. Sa racine est serpentante, grosse comme le doigt, noueuse, fibreuse, blanchâtre & vivace.

Cette plante croît aux lieux incultes, le long des haies, au bord des chemins, & sur les montagnes, en Provence, en Languedoc, & autres pays chauds ; on la cultive aussi dans les jardins ; elle fleurit au printems, & son fruit murit en Juillet. Ses ruines s’emploient en médecine pour dessécher & exciter la sueur. (D. J.)