L’Encyclopédie/1re édition/STIQUE

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STIQUE, s. m. (Critique sacrée & profane.) en grec στίχος ; ce mot qu’il importe d’expliquer ; veut dire la même chose que le mot latin versus. L’un & l’autre de ces deux termes dans leur origine signifioit simplement une ligne ou une rangée ; car versus vient de vertere, qui signifie tourner ; & quand l’écrivain est au bout de sa ligne, il faut qu’il retourne, & le lecteur tout de même. Voyez Menagii observ. in Diog. Laërtii, l. IV. n°. 24. S. Jérôme dit aussi dans sa préface à sa version latine de Daniel, que Méthodius, Eusebe & Apollinaire avoient répondu aux objections de Porphyre contre l’Ecriture, multis versuum millibus, c’est-à-dire dans des ouvrages qui contenoient plusieurs milliers de lignes ; car ces auteurs ont tous écrit en prose. Cornélius Nepos, dans Epaminondas, l. XVI. vj. dit : Uno hoc volumine vitas excellentium virorum concludere constituimus, quorum separatim multis millibus versuum complures scriptores ante nos explicarunt. Josephe, à la fin de ses antiquités, dit que son ouvrage contenoit vingt livres & soixante mille vers ou stiques. Voyez Verset, Critiq. sacrée. (D. J.)