L’Encyclopédie/1re édition/TOMBE, TOMBEAU

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TOMBE, TOMBEAU, (Synon.) tombe & tombeau, sur-tout tombe, sont plus usités en vers qu’en prose dans le sens figuré.

Ma flamme par Hector fut jadis allumée,
Avec lui dans la tombe elle s’est enfermée.

Rac. Andr.

Eh, qu’ont fait tant d’auteurs pour remuer leur cendre !
Le tombeau contre vous ne peut-il les défendre ?

Despréaux, sat. ix.

On dit noblement en poésie, la nuit du tombeau, les horreurs du tombeau, pour signifier la mort ; tombeau se dit admirablement en prose des choses qui font perdre la mémoire d’un autre objet, des choses qui en sont la destruction, & qui, pour parler ainsi, l’ensevelissent. L’absence est le tombeau de l’amour. On regarde ordinairement le mariage comme le tombeau des soupirs. L’ordonnance de 1536, dit M. le Maître, tira du tombeau l’autorité paternelle ensevelie sous les vices & les débordemens du siecle. (D. J.)

Tombe, s. f. (Archit.) mot dérivé du grec tumbos, sépulcre. C’est une dale de pierre ou tranche de marbre, dont on couvre une sépulture, & qui sert de pavé dans une église ou dans un cloître. (D. J.)