L’Encyclopédie/1re édition/TREILLAGE
TREILLAGE, s. m. (Décoration de jardins & d’architecture.) ouvrage fait d’échalas posés perpendiculairement, & traversés quarrément par d’autres échalas ou perches qu’on lie avec du fil de fer, & qui forment des mailles de cinq à sept pouces dans la construction des berceaux & des palissades contre les murs du jardin.
On emploie les treillages à soutenir les espaliers, à former des clôtures de quelques quarrés de jardins, des palissades, ou des berceaux ; c’est une invention très-jolie & très-agréable à la vue. On se sert beaucoup de treillages en Angleterre & en Hollande. On les peint toutes les années en verd & à l’huile, autant pour les décorer, que pour les conserver. Pour les rendre plus solides, on y met des barres de fer de distance en distance, qui en font le bâti.
On fait des treillages à différentes mailles, c’est-à-dire à mailles de huit sur neuf pouces de large, de six sur cinq, de quatre sur cinq, & de quatre pouces de longueur en tout sens ; c’est selon les ouvrages qu’on veut avoir, & l’argent qu’on y veut dépenser. Les treillages à petites mailles regardent les beaux berceaux ; on en fait quelquefois des palissades en divers endroits où ils servent d’ornement. Les treillages de galeries, de portiques, de salles, en un mot les beaux ouvrages en ce genre sont ornés de colonnes, de pilastres, de corniches, de frontons, montans, panneaux, vases, consoles, couronnemens, domes & lanternes.
On appelle colonne de treillage, une colonne à jour, dont le fût est de fer & d’échalas ; la base aussi-bien que le chapiteau est de bois de boisseau, contourné selon les profils. Cette colonne sert à décorer les portiques de treillage. (D. J.)