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L’Encyclopédie/1re édition/TSIN

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TSIN, s. m. (Hist. nat. Minéralogie.) nom donné par les Chinois à une substance minérale d’un bleu foncé, assez semblable à du vitriol bleu, qui se trouve dans quelques mines de plomb, & que l’on croit contenir quelques portions de ce métal. Les Chinois s’en servent pour peindre en bleu leur porcelaine, & ils l’emploient comme un fondant, qui fait pénétrer les autres couleurs dans la pâte de la porcelaine. Cette substance se trouve, dit-on, aux environs de Canton & de Pékin. Les peintres en émail se servent aussi de cette matiere dans leurs émaux, & l’on en applique sur de l’argent, mais elle s’en détache aisément. Quand on en met sur la porcelaine, il faut qu’elle soit ensuite remise au feu pour recuire.

Avant d’employer le tsin, on ne fait que le pulvériser sans la calciner, comme cela se pratique d’ordinaire ; on le bat ensuite dans beaucoup d’eau pour en séparer la terre & les parties étrangeres, après quoi on laisse la poudre tomber au fond de l’eau qui n’en est point colorée ; quant à la poudre, elle n’est plus bleue, comme avant que d’avoir été pulvérisée, mais elle est d’un gris cendré ; mais après avoir été recuite, elle redevient d’un très-beau bleu. La matiere qui s’est précipitée au fond de l’eau se seche & se conserve ; pour en faire usage, on ne fait que la mêler avec de l’eau gommée, & on l’applique avec un pinceau sur la porcelaine qu’on veut peindre. Voyez le recueil des observations sur les coutumes de l’Asie.