L’Encyclopédie/1re édition/TUBANTES
TUBANTES, (Géog. anc.) peuples de la basse-Germanie au-delà du Rhin, connu de Strabon, l. VII. sous le nom de Tubantli, & de Ptolomée, l. II. c. xj. sous celui de Tubanti. Alting croit que le nom Germain étoit Tho-Benthen, & qu’il leur avoit été donné, parce que c’étoit une troupe de gens qui changeoient souvent de demeure, ce qu’on appelle encore aujourd’hui bende ou bande.
Cluvier, géogr. ant. l. III. c. xij. a prouvé que les Tubantes avoient d’abord habité dans les pays appellés aujourd’hui les comtés de Ravesnberg & de Lippe, & le village de Bent-dorp pourroit bien retenir le nom de ces anciens habitans. De ce pays-là ils passerent dans les terres qui sont entre le Rhin & la Sala, & que les Romains, avec le secours des Tencteri & des Usipii, enleverent aux Ménapiens, & abandonnerent à leurs soldats.
Il est à croire qu’après la défaite des Marses & des Bructeres, les Tubantes allerent occuper une partie de leur pays, sur les deux bords de la riviere de Wecht, avant que les Chamaves & les Ampsibariens s’y fussent établis. Trop de lieux portent dans ce quartier la le nom de ces peuples, pour qu’on puisse douter qu’ils y ayent fait quelque demeure. On y voit Bentlagen, qui signifie le camp des Tubantes, outre Bentlo, Beutinge, Bente, & peut-être encore quelques autres. Tout cela porte Alting à conclure que les Tubantes ont habité tout le pays qui est entre l’Ems & le comté de Bentheim, y compris ce comté & la seconde Salique (Solland), ou cette partie de l’Over-Issel, appellée aujourd’hui Twente, du nom de ces peuples.
C’est peut-être la raison pourquoi dans la notice des dignités de l’empire, les Tubantes sont joints avec les Saliens. Du reste, on ne trouve point que les Tubantes se soient depuis transportés ailleurs, à moins qu’ils ne soient entrés dans l’alliance des Francs, alliance qui a pu faire perdre leur nom, comme elle a fait perdre ceux de tant d’autres peuples M. d’Audifret a cru sur les anciens itinéraires que Zwol devoit être leur demeure ; & sur ce qu’Appien en dit, Cluvier a cru que c’étoit Doesbourg. (D. J.)