L’Encyclopédie/1re édition/VÉLIN

La bibliothèque libre.

VÉLIN, s. m. sorte de parchemin plus fin, plus uni & plus beau que le parchemin ordinaire : il est fait de peau de veau, d’où lui vient son nom. Voyez l’article Parchemin & Papier.

S. Jérôme place la découverte du vélin sous le regne d’Attalus ; il n’est pas le seul de ce sentiment. Tzezès avance la même chose, ainsi qu’un écrivain anonyme dont Saumaise rapporte les paroles dans ses exercitations sur Pline. L’un & l’autre font honneur de cette invention à Cratès le grammairien, contemporain d’Attalus, & son ambassadeur à Rome ; il y arriva l’année même de la mort d’Ennius, à ce que prétend Suetone, quoique sans aucun fondement ; mais nous avons indiqué plus particulierement l’époque du vélin au mot Papier. (D. J.)

Vélin, (Doreurs.) les maîtres peintres & doreurs du pont Notre-Dame & du quai de Gèvres, nomment ainsi des bordures de bois uni, qui servoient autrefois à encadrer des images de vélin d’une certaine grandeur, qui ont servi depuis de modele déterminé pour toutes les estampes de leur volume.

Vélin, (Manufact.) c’est ce qu’on appelle communément point royal ou point de France. La manufacture de ce vélin a été inventé dans la ville d’Alençon, & s’est communiquée dans quatre villes circonvoisines, où l’on ne le nomme point autrement que vélin, quoique ce terme soit inconnu à Paris & ailleurs. On appelle fil à vélin & aiguilles à vélin, les fils fins & les petites aiguilles dont se servent les vélineuses. Quoique cette sorte d’ouvrage soit inventé dans le dernier siecle, on ne sait pourtant pas ce qui lui a donné le nom de vélin. Peut-être est-ce le vélin effectif ou le parchemin, sur lequel les ouvrieres travaillent, & qu’elles appellent parches. Savary.