L’Encyclopédie/1re édition/VOLO

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VOLO, (Géog. mod.) ville de la Turquie européenne, dans la province de Janna, entre Démétriade & Armiro, sur un golphe de son nom, où elle a un assez bon port défendu par une forteresse, à 14 lieues sud-est de Larisse.

La forteresse est à cent pas de la marine, & les Turcs y tiennent garnison ; c’est à Volo qu’on fait le biscuit pour les flottes du grand-seigneur, & on l’y tient dans des magasins particuliers. Le territoire de la ville consiste en plaines fertiles, & en collines chargées de vignes. Volo fut surpris & pillé par l’armée navale des Vénitiens en 1655, mais les Turcs l’ont fortifié depuis ce tems-là d’une nouvelle citadelle.

Tout concourt à justifier que Volo est la Pagasa des anciens, où Jason fit bâtir & mettre à l’eau pour la premiere fois cette nef célebre, qui au retour de Colchos, fut placée parmi les étoiles du firmament, & c’est dans le port voisin appellé par les anciens aphetæ, que se fit l’embarquement des argonautes, selon le témoignage de Strabon. Le même géographe ajoute qu’on y voyoit des sources très-abondantes ; c’est toujours la même chose, il n’y a point dans toute cette côte de sources plus fécondes que celles de Volo, & c’est ici que la plûpart des bâtimens qui se trouvent en parage, viennent faire de l’eau. Long. 41. 16. lat. 39. 36. (D. J.)

Volo, golfe de, (Géog. mod.) golfe de la mer Méditerranée, dans la Turquie Européenne, au fond duquel est bâtie la ville qui lui donne son nom. Ce golfe nommé par les anciens sinus Pelasgicus, court au nord, & a le meilleur de ses ancrages à Volo, qui est le port le plus proche de Larisse ; c’est près de ce port, comme je l’ai déja dit, qu’étoit l’ancienne Argos, Pelasgicum, d’où les argonautes firent voile pour le fameux voyage de Colchos. C’est aussi dans ce port qu’arrivoient les nouvelles qu’on apportoit de Candie au grand-seigneur, aussi-bien que les lettres qui lui venoient d’Asie & d’Afrique : enfin, c’est encore près de-là, je veux dire au voisinage du promontoire Sépias, que s’est fait le plus grand naufrage dont on ait entendu parler dans l’histoire du monde ; car Xerxès y perdit 500 vaisseaux par une tempête qui arriva d’un vent d’est. (D. J.)