L’Encyclopédie/1re édition/YPRES, ou IPRES

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YPRES, ou IPRES, (Géog. mod.) ville des Pays-Bas, au comté de Flandres, dans une fertile plaine, sur le ruisseau d’Yper, à 7 lieues sud-est de Nieuport, à 9 de Dunkerque, de Saint-Omer, & de Bruges, à treize de Gand, à 6 de Lille, & 55 de Paris.

C’étoit autrefois une grande ville qui avoit trois fois le circuit qu’elle a aujourd’hui. Vers l’an 800, les Normands la saccagerent ; Baudouin la répara en 880 ; elle fut brulée l’an 1240, & malgré cela, au dénombrement qui s’en fit deux ans après, on y compta deux cens mille habitans ; mais à peine y en compte-t-on aujourd’hui douze mille. Elle contient quatre paroisses, dix-huit couvens, & plusieurs hopitaux.

Son évêché, suffragant de Malines, fut érige en 1559, par le pape Paul IV. Le prince de Condé prit Ypres en 1648, & la perdit l’année suivante. Louis XIV. la reprit en 1678, & elle lui fut cedée par le traité de Nimègue ; mais elle passa à la maison d’Autriche, par les traités d’Utrecht, de Radstat, & de Bade. Louis XV. la prit en 1744, & l’a rendue démantelée, par la paix d’Aix-la-Chapelle. Longitude, suivant Cassini & Scheuchzer, 26. 51. 30. latitude 47. 22.

Hyperius (Gérard-André) théologien protestant, naquit à Ypres en 1511, & mourut professeur à Marpourg, en 1564, à 53 ans. Il composa beaucoup de livres tant sur la théologie que sur les sciences humaines. Un moine espagnol, nommé Laurentius a Villavicentio, en fit imprimer deux sous son nom, au rapport de Keckerman & de Colomies.

Lupus (Chrétien), savant religieux augustin, & l’un des célebres théologiens de son ordre, naquit à Ypres dans le dernier siecle, & mourut à Louvain en 1681, à 70 ans. On a de lui plusieurs ouvrages en latin, & quelques-uns ne manquent pas d’érudition ; tels sont, 1°. des commentaires sur l’histoire des canons des conciles ; 2°. un recueil de monumens concernant les conciles d’Ephèse & de Calcédoine.

Rupert, bénédictin du douzieme siecle, qui devint abbé de Deutsch, étoit né dans le territoire d’Ypres, & mourut en 1155, à 44 ans. Toutes ses œuvres ont été imprimées à Paris en 1638, en 2 vol. in-fol. On pourra juger de leur mérite, en considérant qu’elles consistent en quarante-deux livres sur la Trinité, & en commentaires sur l’Ecriture, par les principes de la dialectique, & de la théologie scholastique. (D. J.)