Poésies de Schiller/L’Enfant
Apparence
Poésies de Schiller
L’ENFANT.
Joue, enfant, sur le sein de ta mère ! Dans cet heureux asile, nul regret, nulle sollicitude ne peut t’atteindre. Les bras de ta mère te tiennent avec amour au bord de l’abîme, et tu regardes en souriant, dans ton innocence, les profondeurs du tombeau. Joue, heureux enfant ! L’Arcadie est encore là autour de toi. Autour de toi la nature libre n’a que de doux mouvements. La force virile, cherchant la volupté, se crée des barrières imaginaires, et le devoir et le but manquent souvent à la témérité. Joue ! bientôt viendra le travail, l’aride et sérieux travail, et le plaisir et le courage manquent souvent au devoir impérieux.