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L’Hermaphrodite (Le Nismois)/Tome 2/05

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(alias Alphonse Momas)
[s.n.] (Tome 2p. 51-71).
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V


Suzanne avait été mandée par Espérandie ; il était indispensable qu’elle sanctionnât les mesures que celle-ci décidait.

L’entrevue des deux sœurs, cependant jusqu’alors très amies, se revêtit d’une froideur instinctive, difficile à définir.

Accourue à l’appel de celle qui se proposait de culbuter son abbesse, Suzanne tressaillit en constatant le changement qui s’opérait dans la personne et dans le visage d’Espérandie.

Les yeux si doux se coloraient d’un air de résolution inaccoutumée ; la physionomie marquait l’empreinte de pensées réagissant sur les nerfs et les muscles, le corps affichait une attitude saccadée et hautaine.

Saisie de cette transformation, Suzanne ne put s’empêcher de dire :

— J’ai été heureuse du choix de Marthe te désignant pour la couvrir ; je désirerais cependant avoir communication de la lettre de notre mère, relative à son départ.

— Notre mère a ordonné que cette lettre restât secrète deux à trois jours ; je ne la montrerai donc que demain soir ou après-demain dans la journée.

— Le secret recommandé ne s’étend pas jusqu’à ma personne.

— Je pense différemment, et nous ne discuterons pas à ce sujet. Des événements se préparent qui étonneront notre maison, aie donc la patience d’attendre, et témoigne-moi la confiance que je te témoignerais si les rôles étaient renversés.

Suzanne ne jugea pas à propos d’insister davantage et accepta le programme pour la soirée que lui communiquait Espérandie.

C’est en sortant de cette entrevue, qu’elle délivra des entreprises des moines, Marthe et Raymonde.

Les deux fillettes, revenues dans le boudoir de Marthe, celle-ci appela Bottelionne et lui exprima quelques craintes sur ce qui s’ensuivrait de l’attentat commis envers l’abbesse.

— Nous avons été des folles, répondit Bottelionne, le mal est irréparable, Marthe, tirons-en le meilleur parti possible, et demeure l’amie d’Espérandie, crois-moi.

Demeurer l’amie d’Espérandie, elle ne lui conseillait là rien que de très agréable. Cependant, Marthe remarqua ce soir même, dans le dîner qu’elle prit en tête-à-tête avec la sœur et Raymonde, le même changement observé par Suzanne.

Espérandie ne soumettait pas ses idées à l’approbation de l’hermaphrodite, elle les indiquait et les imposait.

Étrange fête que celle qu’elle lui servit !

Sur les dix heures du soir, dans une galerie aux longues draperies de velours rouge, Marthe vint occuper un petit trône, ayant à sa droite Espérandie et à sa gauche Raymonde, sur sa volonté, toutes les deux installées sur des fauteuils. Derrière elles, et en demi-cercle, prirent place une quinzaine de sœurs et autant de moines. Au son de clochetons jouant une fantaisie musicale, elle vit entrer la sœur Félicia dans sa toilette de Requéreuse, la robe noire, le grand manteau, le béret, la canne à la main dont elle frappait le sol.

Derrière Félicia, marchaient six femmes, les épaules et les seins nus, un bonnet phrygien sur la tête, avec une blouse de velours noir, serrée à la taille par une ceinture à trois rangs d’or, les jambes nues, les pieds dans des babouches ; elles tenaient à la main un long jonc.

À leur suite s’avançaient dix autres femmes en toilette de ville, toilette sévère et montante de soie noire ; puis, six femmes nues, avec un chapeau cornette sur la tête, les cheveux détachés flottant par devant sur chaque épaule, un martinet à la main.

Après les femmes, venaient douze moines dans leur robe religieuse, nouée à la ceinture par une grosse corde, et ensuite, pour terminer cette procession, des sœurs cloîtrées, novices, professeurs, des abbés, des moines, des dames et des messieurs.

Tout ce monde s’installa sur des fauteuils contre les tentures murales des galeries, tout en laissant un espace libre devant le trône où siégeait Marthe.

Des servantes laïques apportèrent six prie-Dieu, et devant ces meubles, six des dames habillées de soie noire se placèrent comme pour prier, tournant le dos à Marthe. Soudain elles se troussèrent et exhibèrent leur cul, cul blanc et rondelet, bijou de chairs jeunes et fraîches, ressortant sous le cadre de la jupe et de riches jupons, par les bas grimpant jusqu’au gras des cuisses, cul qui se tortilla en mille grimaces lascives, et les six femmes nues s’approchant, en choisirent chacune un sur lequel elles passèrent d’abord délicatement le manche de leur martinet.

Les culs parurent accepter la proposition de flagellation qu’on leur soumettait ainsi, les raies dans un frissonnement semblèrent même vouloir s’emparer de l’instrument de supplice ; les femmes nues levèrent en l’air le martinet et brusquement en frappèrent les fesses rebondies qui les narguaient. Celles-ci ne s’en troublèrent pas. Les atours féminins remontèrent plus haut dans le dos, les rotondités se développèrent plus largement, une nouvelle cinglée de coups répétés les secoua. Puis les flagellantes prirent sous un bras la taille des flagellées, les éloignèrent des prie-Dieu, les martinets se levèrent et s’abaissèrent, frappant sans interruption, provoquant des tourbillonnements chez les flagellées, qui murmurèrent des mots entrecoupés :

— Encore, encore, plus fort, oh, que c’est bon ! Frappe, frappe, chérie, je te chatouillerai le bouton, je te mangerai ta motte, je boirai ton pissat, frappe, frappe !

Les martinets tapaient et tapaient ; les flagellantes s’animaient, leur teint se colorait ; elles tremblotaient sur les jambes, contorsionnaient leur cul, jetaient des regards d’invite sur l’assistance. Elles soupirèrent, se balancèrent sur les hanches, et leur corps accusa des défaillances ; elles tombèrent sur les genoux, et ne frappant plus, se mirent à lécher les culs flagellés, tandis qu’avec rage, elles se grattaient le bouton.

Survinrent les six premières apparues avec le jonc. Elles touchèrent à l’épaule les flagellantes qui se redressèrent, leur firent vis-à-vis, passèrent la main sur leurs poils, leur clitoris, les invitant à les honorer. Loin d’y consentir, celles-ci les repoussèrent contre les flagellées, ventre contre leurs fesses, et à leur tour les frappèrent à coups de jonc.

Sous les tressauts provoqués par les coups, elles frottèrent leur ventre contre le cul de celles qu’elles avaient flagellées, s’essayant à grimper par-dessus les croupes, et les douze culs s’agitant de plus en plus frénétiquement, on ne distingua plus que chairs blanches et dodues se tordant dans la raie du derrière avec des allures furibondes d’érotique jouissance.

Les clochetons reprirent un air musical, flagellantes et flagellées crièrent :

— Vive le cul !

Les contorsions de ces femmes excitaient une attraction magnétique sur toute l’assistance, il courut des frissons à travers les rangées des fauteuils, des jupes se soulevèrent, des mains s’égarèrent vers les cuisses, les femmes se chatouillaient elles-mêmes, les hommes massés derrière elles n’intervenaient pas encore.

Cependant les douze moines qui étaient entrés à la suite des femmes nues, s’approchèrent du groupe des flagellantes, détachèrent la corde leur servant de ceinture, corde munie de trois nœuds serrés à l’extrémité, et en distribuèrent de violents coups indistinctement aux flagellantes et aux flagellées.

Il y eut un sauve qui-peut général parmi ces femmes, les coups atteignant plus durement les fesses, et elles se précipitèrent vers le milieu de la galerie, défense leur étant faite de franchir les rangs de curieux et de curieuses, assemblés tout autour.

Tournant et retournant, s’élançant à droite, s’élançant à gauche, allant et venant du haut au bas de la galerie, poursuivies par les moines, elles se saisissaient entre elles, et de la main se fouettaient impitoyablement, ne se séparant que sous les coups de corde des moines, coups bruyants sous lesquels rebondissaient les chairs.

Les moines, en pleine érection, se débarrassèrent de leur robe et, nus dessous, continuèrent encore quelques instants la flagellation terrible dont ils pourchassaient le cul des femmes ; puis, peu à peu, ils les attirèrent sur le sol où le fornicage s’accomplit avec une sauvage frénésie.

Bien des culs empourprés par les coups reçus, éraflés même par les exploits de la corde, furent enculés, sans que nulle protestation de la part de leur sémillante possesseuse ne s’élevât contre la fantaisie du rut masculin.

Les grandes draperies tentures qui pendaient sur les murs, s’ouvrirent de distance en distance, démasquant des salons brillamment éclairés ; on abandonna les sièges, on s’éparpilla par ces luxueuses pièces, Marthe et Raymonde suivirent Espérandie qui les mena par les groupes et les couples, afin qu’elles s’inspirassent de l’ardeur générale et se mêlassent à l’orgie qui commençait à se dérouler.

Étourdies de ce qu’elles avaient vu, enveloppées par la luxure qui s’étalait de toutes parts, entraînées par le pressentiment des débauches raffinées, elles regardaient tout avec de grands yeux effarés, qui provoquaient les apostrophes licencieuses des hommes comme des femmes.

Elles étaient maintenant seules, noyées dans un flux et reflux d’êtres des deux sexes, vêtus, demi-vêtus ou nus, et elles ne savaient que voir, écouter, observer et rire.

De gros moines paillards avaient déjà porté la main sur les fesses et les cuisses de l’une et de l’autre, elles avaient esquivé une attaque plus directe, en se jetant sur des hommes plus calmes ou sur des femmes plus curieuses de l’hermaphrodisme de Marthe que de lascivités excessives, et elles ne se décidaient à rien qui pût les séparer.

Se tenant par le bras, elles marchaient droit devant elles, s’arrêtaient pour examiner, ou étaient arrêtées par une audace passagère s’exerçant sur leur personne, Espérandie, Antioche, Bottelionne, n’étaient plus près d’elles, on les abandonnait à leur inspiration.

Une femme nue, superbe incarnation de la beauté, une main sur la hanche, l’œil libertin, la lèvre dédaigneuse, heurta Marthe et lui dit :

— Hé donc, petite qui nous commande aujourd’hui, es-tu fille, es-tu femme, es-tu homme, qu’es-tu ? Moi, on le voit, on le sait. Baisée par devant, baisée par derrière, je donne tout de ma personne pour faire jouir un sexe fort, un sexe faible, la bouche pour sucer, la main pour masturber, les yeux pour exciter, la langue pour engluer, tout, tout, et toi, mets-tu ou te met-on ?

Sur ces mots, un doigt sur son clitoris, elle parut attendre que la fillette lui manifestât une intention de minettes ou de chatouillage ; comme elle ne répondait pas, elle la prit par les épaules, pencha la tête vers la sienne, et les yeux dans les yeux lui cria :

— Elle te mange donc tout, l’abbesse, que ton œil ne sait pas me voir, que tes sens ne s’émeuvent pas par instinct de la cochonne que je suis, et que tu ne me montres pas ta quiquine !

Un abbé saisit par la taille la magnifique créature, l’attira à quelques pas de Marthe en disant :

— Sœur Geneviève, le diable n’est pas de ce côté.

— Crois-tu, mon petit prêtre ? Je pensais, moi, que cette nouveauté en avait un au cul !

Le flot de luxure montait et montait.

À leurs pieds, Marthe et Raymonde contemplèrent, le cœur ému, une des dames en toilette de ville, roulée comme un saucisson par deux hommes nus, agenouillés chacun d’un côté, se l’envoyant et se la renvoyant, pour se faire happer d’un coup de langue adroitement lancé vers leur queue, tandis que d’une main crispée ils lui attrapaient la jupe ou le corsage, les fripant, les déchirant, sans encore parvenir à la mettre en lambeaux.

Soulevée sur les coudes, la jeune femme aspirait avec délices une queue ; l’autre cavalier, à quatre pattes, la saisissait, l’attirait vers lui, en la roulant, et essayait de la dévoiler dans ses parties sexuelles ; elle se retrouvait la tête sous ses cuisses, près de sa queue, elle se relevait sur le coude pour la prendre des lèvres, et le même jeu recommençait avec le premier.

La robe craquait, les jupons s’enroulaient, les mains masculines touchaient les chairs, les queues bandaient de plus en plus, les yeux de la suceuse s’égaraient sous le charme de l’extase sensuelle, Marthe et Raymonde pouvaient-elles se fixer au spectacle d’un seul épisode ? À trois pas plus loin, une femme nue, penchée en avant, les bras croisés sur la poitrine, tendait les fesses en relief à un laïc d’une quarantaine d’années, vêtu d’une sévère redingote, une bonne tête de bourgeois aisé, qui lui appliquait une magistrale fessée sur son invitation réitérée.

— Fouette, fouette, Beaurain, marche, mon cher, tes claques me plaisent, puis ça te fout en train et tu baises en enragé.

Soudain, deux jolis pieds féminins saisirent Marthe à la taille, par derrière, l’entraînèrent sur le sol, où elle tomba sur les cuisses largement ouvertes de la sœur Georgette qui, la main sur son clitoris et ses poils, lui dit :

— Je t’enlève au passage, ma belle poulette, fais-moi minettes.

Elle retira la main pour présenter son con si laborieusement travaillé la nuit précédente par Ribourdin et Hilaire ; la Georgette était enragée, et une telle effervescence se dégageait de toute sa personne, que Marthe, le visage collé sur l’entre-cuisses, se hâta d’accorder les minettes sollicitées, pelotant les fesses, les chairs de cette nouvelle conquête.

Raymonde, indécise, suivait le jeu de son amie ; Beaurain l’aperçut, vint à elle, la saisit par un bras, puis l’attira derrière la femme qu’il fouettait et lui dit :

— Lèche-lui le cul, cela me le préparera pour l’enculage.

Raymonde agenouillée ne pouvait refuser ; d’ailleurs, la jeune femme qui s’était retournée pour l’examiner, le lui plaquait en plein visage, riant et disant :

— Il paraît que tu as du talent pour la chose, ma jolie morveuse, lèche bien mon cul, le cul de la princesse de Hautesikolle, Adélaïde pour ses amis.

Que leur était-il possible de distinguer encore à ces deux fillettes, emportées par la luxure qui s’épanouissait de tous côtés ! Agissant et affolées, elles ne voyaient plus que dans un brouillard les attouchements qui se multipliaient entre les sexes pour raviver les désirs, redonner des forces aux faiblissants. Il semblait que dans ces salons et ces galeries, une population sans cesse renouvelée de bacchantes et de faunes, apportât une fièvre voluptueuse inassouvissable et invincible, et les corps dépouillés de tout vêtement ne cachaient plus leurs attraits et leur attirance séductrice.

Les femmes jeunes formaient la grande majorité des représentantes du sexe féminin : une quinzaine tout au plus accusaient la quarantaine, un peu franchie pour quelques-unes, aucune ne perdait de son charme voluptueux. Les visages, illuminés par la passion, éclairaient d’une beauté plus parfaite les corps aux proportions plus amples, et par cela même aux chairs plus appétissantes, plus absorbantes. Rien de disgracieux ne choquait dans des hanches plus accentuées, dans des gorges plus fournies. La gentille allure féline de la femme leur donnait au contraire une saveur de plus.

Tombée entre les jambes de Georgette, Marthe y laissa toute raison et se trouva, sans s’en rendre compte, dans la chambre de la sœur, en face de son lit, sur lequel dormaient les deux pupilles Ribourdin et Hilaire.

Georgette grimpa sur le lit, lui ouvrit les bras, et d’un tour de main, jeta à terre les deux garçons, avachis de l’excès dans lequel elle les entraîna.

— Ils n’ont pas cessé de gigoter sur moi depuis hier, dit-elle en riant, il ne sortait plus rien de leur gourde d’amour, ils se remplaçaient pour essayer de jouir et de me faire jouir, et ce qu’ils m’ont énervée ces gosses ! Tu m’as remis du baume dans le sang avec tes minettes, tu es bien gentille de m’avoir suivie à travers les salons et de n’avoir pas voulu me quitter ! Marthe, est-ce bien vrai que tu pourrais me baiser avec ta machine, montre vite, tire-moi, l’idée m’en chavire l’âme.

Déjà l’hermaphrodite était sur elle, déjà elle lui dardait au conin l’appendice dont la nature la gratifia, déjà elles se suçaient les lèvres, la main de Ribourdin, debout dans la ruelle, se posa sur le cul de Marthe, et d’une voix éraillée le pupille cria :

— Ah, ben non, on ne me lâche pas comme ça, qu’est-ce que cette olive, une fille et un garçon en même temps ? Veine des veines, j’en mangerai un morceau.

Hilaire, allongé en travers sous le lit, geignait :

— Il parle de manger, ce bougre merde, je ne veux que du sommeil, moi, ou je crache tout ce que j’ai dans le ventre.

— Soulard, lui dit Ribourdin, dors et ne chouine pas ; dirait-on pas qu’on l’a avalé ! Eh, la sœur, je bandouille, je te donnerai mieux que la seringue de cette garcette ! Je préfère ton con à son cul.

Marthe, que gênait son intervention, se tourna brusquement vers la ruelle où il restait debout, lui envoya un coup de pied en pleine poitrine et dit :

— Sale pourceau, roule à terre, mon cul n’est pas pour ton nez, et son con est pour me faire jouir !

— Attends que je t’apprenne à vivre, moucheronne, répliqua Ribourdin, furieux du coup de pied.

Il saisit la jambe de Marthe, l’attira et la fouetta vigoureusement, sans qu’elle pût se défendre.

Georgette, amusée, n’intervint pas.

Était-elle fixée sur le peu de possession dont elle jouirait avec Marthe ? Pensait-elle à une nouvelle escapade dans les salons ? Les bras sous la tête elle murmura :

— Que vous êtes bêtes, les petits, vous allez vous battre, ne vaudrait-il pas mieux que vous vous accordiez ! Ne fais pas le dégoûté, Ribourdin, tu as presque une pucelle sous la main, je suis sûre que cette pucelle ne se plaindrait pas si tu lui agrandissais le trou avec ta queue.

De fouetter la fillette et de lutter avec elle, le garçon se retrouvait en bonne disposition, il envoya la main au conin et cria :

— Vrai de vrai, si elle le veut, je lui bouchonne son ouverture.

Il lui branla avec douceur l’hermaphrodisme, Marthe se tortilla, replaça la tête dans les cuisses de Georgette pour lui faire minettes, et sur un signe de celle-ci, Ribourdin, montant sur sa croupe, l’attaqua en levrette.

Bientôt les efforts du jeune garçon aboutirent ; Marthe enfilée se trémoussa, négligea ses minettes à Georgette, aplatit le cul contre le ventre de Ribourdin pour qu’il enfonçât davantage la queue dans son conin.

Georgette se souleva pour assister aux péripéties de la fête, et constata que Ribourdin avait un restant de virilité. Elle éprouva un regret de ne pas se l’être réservé, mais il était trop tard. Les soubresauts s’accentuaient, Marthe répondait aux secousses un peu courtes et sèches de son amant, elle ne jouit pas, elle prit néanmoins un vif plaisir à la chose.

Des sonnettes retentirent, Georgette sauta à bas du lit, arracha Marthe, toute surprise, à l’étreinte de Ribourdin et dit :

— Vite, vite, lave-toi et suis-moi ; c’est le banquet qu’on annonce, le banquet qui termine la veillée de cette nuit, le banquet où l’on s’amusera encore davantage, viens, viens, le plaisir est maintenant à table, allons vite en profiter.

Comme une somnambule, Marthe répara le désordre de sa toilette, quitta la chambre avec Georgette qui y laissa les deux pupilles.

Les sonnettes s’agitaient toujours, et partout, des couples, même des groupes, regagnaient les salons et les galeries qui avaient été abandonnés un instant pour les joies discrètes de l’alcôve, joies recherchées par les dilettanti de la volupté et aussi par les amateurs de l’amour intime.