Ah ! le divin attachement
Que je nourris pour Cydalise,
Maintenant qu’elle échappe aux prises
De mon lunaire entendement !
Vrai, je me ronge en des détresses,
Parmi les fleurs de son terroir
À seule fin de bien savoir
Quelle est sa faculté-maîtresse !
— C’est d’être la mienne, dis-tu ?
Hélas ! tu sais bien que j’oppose
Un démenti formel aux poses
Qui sentent par trop l’impromptu.
III
Ah ! sans Lune, quelles nuits blanches,
Quels cauchemars pleins de talent !
Vois-je pas là nos cygnes blancs ?
Vient-on pas de tourner la clenche ?
Et c’est vers toi que j’en suis là.
Que ma conscience voit double,
Et que mon cœur pèche en eau trouble,
Ève, Joconde et Dalila !
Ah ! par l’infini circonflexe
De l’ogive où j’ahanne en croix,
Vends-moi donc une bonne fois
La raison d’être de Ton Sexe !
IV
Tu dis que mon cœur est à jeun
De quoi jouer tout seul son rôle,
Et que mon regard ne t’enjôle
Qu’avec des infinis d’emprunt !
Et tu rêvais avoir affaire
À quelque pauvre in-octavo…
Hélas ! c’est vrai que mon cerveau
S’est vu, des soirs, trois hémisphères.
Mais va, l’œillet de tes vingt ans,
Je l’arrose aux plus belles âmes
Qui soient ! — Surtout, je n’en réclame
Pas, sais-tu, de ta part autant !
V
T’occupe pas, sois Ton Regard,
Et sois l’âme qui s’exécute ;
Tu fournis la matière brute,
Je me charge de l’œuvre d’art.
Chef-d’œuvre d’art sans idée-mère
Par exemple ! Oh ! dis, n’est-ce pas,
Faut pas nous mettre sur les bras
Un cri des Limbes prolifères ?
Allons, je sais que vous avez
L’égoïsme solide au poste,
Et même prêt aux holocaustes
De l’ordre le plus élevé.
VI
Je te vas dire : moi, quand j’aime,
C’est d’un cœur, au fond sans apprêts,
Mais dignement élaboré
Dans nos plus singuliers problèmes.
Ainsi, pour mes mœurs et mon art,
C’est la période védique
Qui seule a bon droit revendique
Ce que j’en « attelle à ton char ».
Comme c’est notre Bible hindoue
Qui, tiens, m’amène à caresser,
Avec ces yeux de cétacé,
Ainsi, et bien sans but, ta joue.
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