L’Impôt Progressif en France/13

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Librairie Guillaumin & Cie (p. 32-33).

CHAPITRE XI

Ce qu’il peut donner sur le revenu du travail


Si on ajoute à ce total de 624.000.000 fr. le revenu du travail calculé, pour l’impôt, à la moitié du taux appliqué au revenu du capital, base adoptée par la plupart des législations étrangères, on obtient pour cet impôt frappant le revenu du travail

312.000.000 fr. Total 936.000.000 Ce qui donne un chiffre supérieur à celui des impôts à remplacer lesquels montent à 818.879.000 fr.

En sorte que si la réalité, lors de l’application de cette méthode, répond à ces prévisions, on aura un excédent de 118.121.000 fr.

Cet excédent ne sera pas inutile, il pourra servir à réduire encore les petites cotes, à remplacer notre absurde impôt de 0 fr. 10, timbre de quittances, enfin à fournir au besoin à notre ministre des finances un moyen d’aveugler chaque année quelques trous au-dessous de la flottaison du navire de l’État[1].







  1. Dans cette évaluation du revenu du travail, on a été certainement au-dessous de la réalité : c’est à titre d’exemple qu’on a indiqué le chiffre ci-dessus ; il est probable que le revenu du travail est supérieur à celui du capital ; on pourrait donc diminuer encore le taux de l’impôt et augmenter l’exemption à sa base. Les économistes évaluent le revenu du travail les uns à 12 milliards, les autres à près de 25 milliards. En se basant même sur 12 milliards l’impôt fournirait bien au delà du chiffre indiqué plus haut.

    Les calculs qui précèdent ne peuvent offrir qu’un résultat approximatif. Pour les établir avec exactitude, il faudrait avoir les documents qui existent sans doute au ministère des finances. Dans les États à impôts progressifs, les recettes se rapprochent assez des prévisions, comme en France, pour la plupart de nos impôts encore plus aléatoires. L’excédent ou le déficit se reporte chaque année sur l’exercice suivant. Il en résulte une légère diminution ou augmentation du taux dans la progression.