L’Orbe pâle/Sous le lourd midi, tout dort

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Eugène Figuière et Cie (p. 14).


SOUS le lourd midi, tout dort. Tout repose et aspire.

Seules, les cigales acharnées et lancinantes, chantent, pour user toute leur frêle enveloppe, afin qu’elle éclate, libérant les corps qui vont rentrer dans la terre, pour le long sommeil d’hiver, cessant tout le chant de la terre, la laissant muette.

Tout dort.

Je dors.

Tout à coup, les vitres tremblent, les portes frappent. Les obus de l’escadre m’ont rejetée dans la vie.

Dans mes fibres les plus secrètes, bouillait l’audace et l’instinct du carnage.