L’Origine des Cons sauvages (éd. 1797)/1

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Chez Jean de la Montagne (A Lyon) (p. 5-6).

AVERTISSEMENT

AU LECTEUR.



Ami lecteur, je te veux advertir touchant ces cons, qu’il y en a de trois sortes plus fréquens. Les ungs sont élevés et ont une entrée plus adroicte que les autres ; ceux-ci sont volontiers cons nobles, qui sentent leur gentillesse, frottés de civette et de musque. Les autres sont au milieu du chemin de Morvent, lesquels sont fort hantés, qui est la cause que les mesures ne se rapportent pas. Tels cons sont volontiers rustiques ou villageois, cogneux de longue main, et sont puans, à cause de leur fréquentation ès escurie, cuisine, et garniers à foin, prompts à vuider leurs différends au premier poinct d’honneur. Les autres sont à un doigt près du cul, et n’ont point esté hantés ; car quand ce vient à approcher le bidault, il glisse en bas, et fait son pertuis à la longue. Ces cons sont de pucelles nouvelles percées, lesquels sont volontiers sucrés et amiellés, et ne sentent point.