L’associée silencieuse/09

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Éditions Édouard Garand (16p. 28-31).

CHAPITRE IX

LE FEU SOUS LES CENDRES.


— Tu te souviens de ta promesse, Étienne, tu nous accompagnes à l’usine ?

— J’aurais mauvaise grâce de me dérober. Quand je sors avec toi, il me semble que je fais des jaloux, petite sœur.

— Mais cet après-midi, je ne pourrai te tenir compagnie, j’ai beaucoup à faire n’est-ce pas, petit père ?

— Je me charge d’intéresser ce garçon. Il est bon que vous soyez au courant de mes affaires et je te demande quelques heures d’attention, j’espère que tu me les refuseras pas ?

— Vous savez très bien, père, que j’admire trop l’œuvre grandiose que vous avez accomplie pour négliger de l’étudier dans ses plus petits détails.

— Et moi, on me laissera donc seule ? Madame Gareau et Louise, qui doivent venir passer l’après-midi ici, seront peinées de ne pas te rencontrer, Étienne.

— Je regrette beaucoup, mère, et si j’avais su…

Intérieurement, le jeune homme bénissait le ciel qui lui avait inspiré l’idée de passer l’après-midi à l’usine. Il ne voulait pas déplaire à sa mère et, cependant, cette insistance qu’elle mettait à lui faire rencontrer à toute occasion la fille de son amie avait le don de lui tomber sur les nerfs.

Mais à l’usine, un autre contretemps l’attendait. Son père, trop conscient de son nouveau rôle de cicerone, l’accapara si bien en son bureau, à lui aligner d’immenses colonnes de chiffres, qu’il ne put avoir l’occasion de rencontrer la jolie contremaîtresse.

Il est vrai qu’il s’en dédommagea amplement en faisant causer Alice, durant les quelques moments libres que lui accorda son père.

Parler de « ses enfants » était pour la brave fille le plus délicieux des sujets et, par d’adroites questions, il n’eut pas de difficulté de pénétrer le mystère de leur vie.

— Ce que j’ai fait pour eux, c’était si simple et si naturel. J’étais la plus âgée et quand la chère maman est morte, c’était sur moi que retombait le devoir de protéger et d’aimer les pauvres orphelins. Devoir bien facile, je vous l’assure, ils ont toujours été si bons et si affectueux pour moi.

— Et quand votre père est mort, vous avez continué, votre sœur et vous, à maintenir le foyer où se rattachaient tous vos souvenirs, vous avez affronté la vie avec cet admirable courage qui est le gage des victoires entières et fructueuses ; mais alors, vous étiez toute jeune et sur vos épaules pesait une bien lourde responsabilité !

— J’avais confiance, parce que je les aimais tant, « mes chers enfants » et surtout je me savais tant aimée d’eux. Toute petite, Alberte semblait avoir la prescience de l’avenir, elle semblait prévoir qu’elle ne devait pas attendre de la vie les joies qui sont en partage aux autres. Enfant, elle était appliquée, docile, douce et obéissante… À l’école elle travaillait double, elle semblait avoir l’intuition que bientôt elle serait obligée de quitter la classe. Puis, quand papa tomba malade, elle était auprès de lui remplie de prévenances, de soins et de délicates attentions… Songez, elle n’avait que neuf ans quand maman mourut…

— Pauvre petite…

— C’était bien jeune, n’est-ce pas pour faire l’apprentissage de la douleur, c’était bien jeune pour recevoir au cœur le premier grand chagrin ? Elle aimait éperdument cette chère maman et éprouva alors un tel chagrin que nous craignîmes un moment pour sa santé. Ce premier deuil n’était pas encore effacé chez elle lorsque la maladie terrassa notre père. Laissées seules, nous étions presque sans ressources, sans parent… Elle s’offrit alors avec une touchante simplicité, anxieuse de partager non seulement mes soucis, mais aussi de fournir sa quote part à notre entretien et à l’éducation de notre petit frère.

— Comme vous avez souffrir alors ?

— Une seule fois dans ma vie, j’ai maudit la destinée injuste, une seule fois j’ai regretté de n’être pas riche et c’est en ce moment où, l’âme torturée de douleurs, je me vis contrainte d’accepter l’offre que ma douce et bonne petite sœur me faisait de quitter le couvent afin de gagner un peu de cet argent qu’il nous fallait pour subsister et faire instruire Ovila. Heureusement, dans notre lourde épreuve, Dieu nous envoya votre père…

— Vraiment ? Mon père vous a aidées ? Que je suis heureux !…

— Et de la manière la plus discrète et la plus délicate que nous puissions imaginer… en nous donnant de l’ouvrage. Retenue à la maison depuis la mort de notre mère, je n’avais aucune expérience pour un travail de bureau et cependant, votre bon papa m’a prise à son emploi ; il a surveillé mes premiers pas dans la voie nouvelle qui s’ouvrait devant moi, avec une bonté toute paternelle, il m’a prodigué ses conseils et ses encouragements. Non content de cette première bonté, il a donné à Alberte un travail proportionné à son âge. À elle aussi, il a prodigué les conseils et les délicates attentions et sous sa direction, elle a rapidement gravi l’échelle. De simple ouvrière, elle est devenue, au bout de deux ans, contremaîtresse d’une section et enfin contremaîtresse générale. Ce sont là des services qui ne se peuvent oublier et ma petite sœur et moi, nous portons à votre père un attachement en quelque sorte filial.

— Comment ? C’est là le seul aide qu’il vous ait apporté ?

— Que pouvait-il faire de plus ? Des offres d’argent ? De l’aumône ? Monsieur Normand est trop délicat pour y avoir jamais songé… et nous lui en sommes si reconnaissantes ! Ce que nous voulions, ce n’était que les moyens de gagner notre vie et, en nous les procurant, votre père nous a rendu le plus grand service que l’on puisse attendre d’un cœur noble et généreux comme le sien.

— Qu’avez-vous à vous raconter ainsi en secret ? s’enquit l’industriel.

— Mademoiselle est en train de chanter vos louanges, père, elle me dit comment vous avez été bon pour elle et sa sœur.

— Vraiment ! Il n’y a pas cependant de quoi m’élever un monument, je te l’assure… Au fonds, en commerçant finaud et retors que je suis, en tout ceci, je n’ai fait qu’une bonne affaire. Comme tous les gens de mon métier, je suis un peu normand, et ce, sans jeu de mots, j’ai de l’œil, du flair, je sais juger les gens. Dumont était un brave homme que j’estimais beaucoup et depuis longtemps. Nous avions été compagnons d’école. Lorsque le malheur vint le frapper j’avais été à même de constater l’affectueuse tendresse et les soins de chaque moment dont Alice et Alberte l’avaient entouré. J’avais reconnu chez les filles les solides qualités que j’avais admirées chez leur père. Je me fis la promesse de me les attacher. Ce que je fis sans tarder. Grâce à cette supposée bonne action qui, tout bien pesé n’était qu’une bonne transaction, je me suis attaché une secrétaire de tout repos et une contremaîtresse dont tu as été à même de juger le dévouement et l’intransigeante ponctualité. Et ce qu’il y a de plus beau, c’est que dans cette affaire, je fais figure de héros !

— Votre père ? Monsieur, aime à défigurer aux yeux des gens les bonnes actions qu’il sème sur son passage. À l’entendre, on croirait avoir affaire à un être calculateur et intéressé, il faut comme ma sœur et moi, avoir été l’objet de ses bontés pour apprécier à sa juste valeur la délicatesse de son cœur.

— Bah ! petite, les bonnes actions, pour être méritoires, doivent être discrètes.

— Je le sais trop bien et vous excellez dans l’art de cacher sous des motifs détournés tous les bienfaits dont vous comblez vos semblables.

— L’essentiel est que le Grand Comptable n’oublie pas de faire ses entrées… Où est Ghislaine ?

— Dans l’usine papa. Voulez-vous que j’aille la chercher ?

— Ce serait aimable à toi. Il est près de cinq heures, mon travail est terminé, je n’attends plus qu’elle pour partir.

— J’y vais. Excusez-moi, Mademoiselle.

Comme Étienne allait sortir du bureau, le rire frais et printanier de sa sœur se fit entendre. Il ouvrit la porte juste au moment où la jeune fille allait entrer. Il ne put avoir du personnel de l’usine qu’une vision fugitive et rapide, assez complète toutefois pour rencontrer, là-bas, les grands yeux profonds d’Alberte.

Rentrés à la maison, le repas fut, comme toujours, gai et rempli de cette délicieuse cordialité qui fait le grand charme de la vie familiale des mascoutains.

— Cependant, la narquoise petite sœur, qui examinait Étienne à la dérobée, crut remarquer chez lui une certaine préoccupation, une fébrilité qui le rendait bien différent de l’être impassible et railleur des premiers jours.

« Serait-il amoureux ? se demanda-t-elle. Bah ! je verrai bien. »

— Petite sœur, viens-tu faire une promenade en auto avec moi, ce soir ? demanda le journaliste, en sortant de table.

— Seuls ?

— Mais non, avec papa et maman, à moins qu’ils ne préfèrent rester à la maison.

— Quant à moi, je préfère rester ici, je me sens fatigué. Et toi, chérie ?

— Je te tiendrai compagnie pendant que ces enfants prendront leurs ébats.

— Prends exemple, petite sœur ! C’est comme cela qu’il te faudra répondre à ton mari, quand tu te seras donné un maître.

— Oh ! mais non, pas du tout… Si jamais je me marie, j’espère bien conduire mon homme par le bout du nez.

— Vraiment ? Tu crois donc que ce soit si facile de mener un homme ?

— Pour sûr que c’est facile. Crois-tu par exemple que maman désirait autre chose que de passer la soirée avec papa ? Si tu étais femme, tu aurais remarqué un certain regard tout rempli d’affectueuse tendresse que cette rusée de maman a coulé vers papa quand tu as fait ta proposition de les emmener avec nous… Vois-tu, le grand art, chez la femme, ce n’est pas tant d’imposer brutalement sa volonté, de prendre les devants et de commander ; mais bien d’amener l’époux à ne demander que ce qu’elle désire. Il me semble que de cette façon, il est toujours facile de mener son mari. Quant à moi, si jamais je me marie, je me promets bien d’amener mon mari, à force de caresses, de chatteries et de doux sourires, à ne me demander que ce que je désirerai moi-même.

— Et je prévois bien que le pauvre diable tombera dans le panneau continuellement, petite ensorceleuse ! Mais moi, qui suis ton frère et non ton mari, je te commande de m’accompagner !

— Et qui te dit que ce n’était pas là mon plus cher désir ? Bonne veillée, les amoureux !

— À tout à l’heure, mes chers enfants, amusez vous bien.

Séparateur


Guidée par le jeune homme, la lourde voiture démarra bientôt, prit le chemin et roula boulevard Girouard.

— Où allons-nous ? demanda Ghislaine.

— Faire une promenade.

— Où encore ? Du côté de Saint-Judes ?

— Non, pas ce soir.

— Prenons le boulevard Laframboise, nous reviendrons par la rue Bourdage et nous filerons ensuite vers Rougemont, c’est si joli…

— Non, en ville seulement, je veux voir la vie de la ville.

— C’est atroce de conduire à travers les rues étroites de la basse ville, éloignons-nous.

— Tiens, je vais prendre par le pont du Tricot. Nous reviendrons par celui de la rue Concorde après avoir fait La Providence et Saint-Joseph.

Ghislaine, étonnée, leva les yeux vers son frère. Cette promenade, si en opposition aux coutumes mascoutaines était la cause de son étonnement et elle se demandait quel motif ridicule avait son frère de choisir la route la moins carrossable de la ville comme but de ses pérégrinations. Étienne, un peu nerveux, comme un écolier qui craint d’être trouvé en faute, semblait concentrer toute son attention au fonctionnement de sa machine.

— J’y suis, se dit Ghislaine, il veut passer devant la demeure d’Alberte !… Mais alors, c’est donc sérieux ? Après tout, tant mieux et je veux bien l’aider à renouer connaissance avec mon amie ; mais auparavant, je veux lui faire mériter l’aide que je lui apporterai.

— Quelle folie te prend, mon cher Étienne, tu sais bien que les chemins sont abominables à Saint-Joseph ?

— Soit, c’est un caprice, tu peux bien me le passer…

— Tu m’avoueras que pour une promenade d’agrément !…

— Allons, ne te fâche pas, petite sœur, tu vois que les chemins ne sont pas si mauvais…

La voiture était maintenant engagée sur le pont, on allait bientôt passer devant la demeure des orphelines.

— Au fait, grand frère, nous allons passer devant la maison d’Alice et d’Alberte…

— C’est vrai… c’est bien vrai… bredouilla Étienne en rougissant.

— Si nous arrêtions un moment ?

— Ce serait indiscret, dit le jeune homme, qui en mourait d’envie et espérait bien que sa sœur allait insister. Mais l’espiègle s’en garda bien.

— Tu as raison, dit-elle avec un sourire ironique. Pas de vitesse sur le pont, frérot !

— Sois sans crainte, tu vois, je fais du cinq milles à l’heure.

— Faut tout de même que tu en aies un fichu goût pour choisir ce lieu de promenade… Heureusement que dans un instant, la vue de mes amies va me compenser. Nous avons franchi le pont, tu peux avancer plus rapidement.

Mais Étienne était sourd au conseil de sa sœur et comme la voiture passait devant la demeure des jeunes filles, elle avançait toujours à pas de tortue, ce qui lui permit le recueillir au passage le sourire d’Alberte et de sa sœur, assises sur la véranda.

Alors, il accéléra la marche, prit les rues Cascade Mondor, Laframboise et enfin, rendu Boulevard Laframboise, il donna de la gazoline et la voiture partit en vitesse. Le Boulevard Laframboise débouche sur la continuation de la rue Bourdage et forme avec cette rue et le Boulevard Girouard une espèce de triangle qu’affectionnent les automobilistes mascoutains pour leurs promenades de la soirée. En moins de quinze minutes, Étienne et sa sœur se retrouvaient en ville ; mais au lieu de suivre la théorie de promeneurs, le journaliste vira de nouveau et prit par le pont.

— Encore ? Mais c’est une frénésie !

— Tu n’aimes pas cette promenade, sur le bord de l’eau, petite sœur ?

— Si tu veux te promener sur le bord de l’eau, pourquoi ne pas aller vers Saint-Damase ?

— Tout à l’heure, nous y irons.

— Si nous revenions par le pont de la rue Cascade, la promenade serait plus longue ?

— Non, c’est cette partie de la ville qui me plait.

— Dis donc plutôt que ce sont ses « habitantes »…

— Méchante ! Et il rougit plus encore.

La même petite comédie se renouvela, et, quelques instants plus tard, la voiture prenait le pont pour la troisième fois.

— Oh non ! c’est trop fort, cette fois, tu te moques de moi.

— Ne te fâche pas, sœurette, je te promets que c’est la dernière fois.

— Bien sûr, au moins ?

— Et puisque tu le désires, nous irons vers Rougemont. Et il y avait dans sa voix une telle prière que, cette fois, Ghislaine n’y put tenir.

— Au fait, si tu le veux, je vais descendre chez mes amies, j’ai quelque chose à demander à Alice, au sujet du pique-nique.

C’était le prétexte rêvé par le jeune homme pour se retrouver en présence d’Alberte et lorsque la voiture arriva devant l’humble demeure, il mit les freins.

— Bonsoir, mes amies, dit Ghislaine aux deux jeunes filles qui étaient venues à sa rencontre, j’ai une foule de choses à demander à Alice, au sujet du pique-nique.

— Mais alors, entrez, Mademoiselle Ghislaine et vous aussi Monsieur, dit l’aînée, si toutefois la demeure de deux vieilles filles ne vous effraie pas trop ?…

— Deux vieilles filles ! Ne dites pas de telles abominations, Mademoiselle, répondit bêtassement Étienne ému et un peu bébête comme le sont tous les amoureux au début d’une nouvelle flamme. Dis donc, petite sœur, est-ce bien long, ce que tu as à communiquer à Mademoiselle Dumont ?

— J’en ai pour une bonne demi-heure.

— Pourquoi ne pas monter avec nous, alors ?

— Mais oui, il fait si bon ce soir et puis, vous savez, mon frère est un chauffeur de tout repos.

— Nous aurions peur d’être indiscrètes.

— Et vous, Mademoiselle ? demanda Étienne à Alberte.

— Moi, je fais toujours ce que « petite mère » décide.

— C’est oui alors ! Prenez ma place, Alberte, je vais m’asseoir en arrière avec Alice, nous pourrons causer sans être dérangées.

— Un moment que je ferme la porte à clef.

Dix minutes plus tard, l’auto roulait sur la route poudreuse qui conduit vers Saint Damase et Rougemont.

Il faisait une de ces belles soirées de juillet, soirées aux cieux sereins, à l’atmosphère sonore, toutes remplies de paix, de poésie et de vie au repos.

La main au volant, le pied sur les freins, l’œil sur la route de plus en plus sombre, Étienne restait silencieux, ivre de vitesse, de joie et d’espérance.

Durant tout le temps que dura cette promenade féerique, à peine hasarda-t-il quelques regards furtifs vers sa compagne, à peine lui adressa-t-il deux ou trois fois la parole lui demandant si elle n’avait pas froid, si la brise la fatiguait, de ces banalités enfin dont les amoureux ont le secret et cependant comme il se sentait parfaitement heureux de la savoir près de lui, confiée à sa garde, sereine dans la foi qu’elle avait de la justesse de son coup d’œil, de la fermeté de sa main, de la pondération de son jugement…

Et lorsque, deux heures plus tard, il vint les ramener chez elles, il lut en ses beaux yeux une telle gratitude heureuse, un tel don de son cœur qu’il comprit bien que jamais plus il ne pourrait se détacher d’elle et qu’elle aussi lui faisait l’offrande de sa vie…

— Es-tu contente de ta promenade, petite sœur ?

— Et toi ?

— Moi, je t’aime, ma petite Ghislaine, si tu savais comme je t’aime ! Et il accompagna cette protestation d’un affectueux baiser.

— Moi aussi je t’aime, mon grand frère chéri, je t’aime parce que tu es bon, que tu as une âme noble et généreuse. Je suis persuadée que tu ne ferais jamais une vilaine chose et c’est pourquoi je me suis prêtée ce soir à une action bien grave… Promets-moi que je n’aurai pas à le regretter…

— Sois sans crainte, ma mignonne… si tu savais comme je suis changé depuis que je suis auprès de vous ?

— C’est vrai, il me semble retrouver le bon grand frère de jadis.

« Comment diantre peut-il être si heureux, se demandait Ghislaine en se mettant au lit, je ne les ai pas perdus des yeux un moment et c’est à peine s’ils ont échangé dix mots durant cette promenade ? Bah ! ce n’est pas toujours lorsque l’on parle qu’on se dit les choses les plus profondes !…