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L’honneur de souffrir/CXII. La rue a ce matin les teintes délicates

La bibliothèque libre.
Librairie Grasset (p. 176-177).

CXII


La rue a ce matin les teintes délicates
De l’humble primevère et du cou des colombes.
Un printanier plaisir dans l’azur se dilate.
— Mais sous tous les chemins gît l’éternelle tombe !

La miroitante rue est renflée, et pareille,
Avec les bleus reflets que la nue y projette,
À ces étranges lieux funèbres où sommeille
L’humanité réduite, oublieuse et muette.


Je vois l’immense espace et mon vœu ne s’abîme
Qu’en l’exigu séjour où dort ton front timide,
Tant mon pensif esprit, inverse pyramide,
Va de l’ample univers à ta retraite infime !