L’honneur de souffrir/LII. Le monde épars s’agrège, et d’un doux mouvement
Apparence
Librairie Grasset, (p. 86).
LII
Le monde épars s’agrège, et d’un doux mouvement
Met sa force et sa joie au profit des amants ;
Leur ivresse, soudain, sent se détourner d’elle
La persécution de la mort éternelle.
Un mystère ingénu, et qui semble fidèle,
Protège puissamment le rivage des lits.
— Mais si l’on songe au net et magnifique oubli
Qui sur la volupté lentement s’établit ;
Si l’on songe à la paix dolente qui recouvre
Cet abîme d’azur que le désir entr’ouvre,
Est-il vraiment suprême, auguste et suffisant
Le misérable amour dont s’enivre le sang ?