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L’honneur de souffrir/LXXXIII. Ils sont morts, et mon cœur, secret de ma raison

La bibliothèque libre.
Librairie Grasset (p. 130-131).

LXXXIII


Ils sont morts, et mon cœur, secret de ma raison,
Supportait la journée en la jugeant trop dure.
J’accusais de subite et longue trahison
Ceux qu’avait terrassés l’indolente nature.

Et j’ai dit : À présent les temps sont écoulés,
J’ai souffert ce qu’il faut qu’on souffre, et davantage.
J’attends. Il ne faut pas irriter mon courage.
Quand vont-ils revenir ? Où s’en sont-ils allés ?


Dans cette catastrophe inacceptable, il entre
Je ne sais quel affreux ricanement du sort.
J’attends. L’espoir stupide est au cœur, est au ventre.
— J’ignore que ce soit pour toujours qu’ils sont morts !