Avaunt, and quit my sight ! let the earth hide thee !
Thy bones are marrowless, thy blood is cold,
Thou hast no speculation in those eyes,
Which thou dost glare with. .........................
What man dare, I dare :
Approach thou like the rugged Russian bear,
The arm’d rhinoceros, or Hyrcanian tyger,
Take any shape but that, and my firm nerves
Shall never tremble : or be alive again,
And dare me to the desert with thy sword ;
If trembling I inhibit, then protest me
The baby of a girl. Hence, terrible shadow !
Unreal mock’ry hence !
Shakespeare.
Parmi les nombreux personnages groupés autour
de l’âtre brûlant de l’immense cheminée, était
un vieillard qui paraissait accablé sous le poids
des ans. Assis sur un banc très-bas, il tenait un
bâton, à deux mains, sur lequel il appuyait sa tête
chauve. Il n’était nullement nécessaire d’avoir remarqué la besace, près de lui, pour le classer
parmi les mendiants. Autant qu’il était possible
d’en juger dans cette attitude, cet homme devait
être de la plus haute statue. Le maître du logis
l’avait vainement sollicité de prendre place parmi
les convives ; il n’avait répondu à ses vives sollicitations
que par un sourire amer et en montrant
du doigt sa besace. C’est un homme qui fait
quelques grandes pénitences, avait dit l’hôte, en
rentrant dans la chambre à souper, car malgré
mes offres, il n’a voulu manger que du pain.
C’était donc avec un certain respect que l’on regardait
ce vieillard qui semblait absorbé dans ses
pensées. La conversation s’engagea néanmoins,
et Amand eut soin de la faire tourner sur son sujet
favori. Oui, Messieurs, s’écria-t-il, le génie et
surtout les livres n’ont pas été donnés à l’homme
inutilement ! avec les livres on peut évoquer les
esprits de l’autre monde ; le diable même.
Quelques incrédules secouèrent la tête, et le
vieillard appuya fortement la sienne sur son bâton.
— Moi-même, reprit Amand, il y a environ six
mois, j’ai vu le diable sous la forme d’un cochon.
Le mendiant fit un mouvement d’impatience et
regarda tous les assistans.
— C’était donc un cochon, s’écria, un jeune
clerc notaire, bel esprit du lieu.
Le vieillard se redressa sur son banc, et l’indignation
la plus marquée parut sur ses traits sévères.
— Allons, monsieur Amand, dit le jeune clerc
notaire, il ne faudrait jamais avoir mis le nez dans
la science pour ne pas savoir que toutes ces
histoires d’apparitions ne sont que des contes que
les grand’-mères inventent pour endormir leurs
petits enfans.
Ici, le mendiant ne put se contenir davantage :
— Et moi, monsieur, je vous dis qu’il y a des apparitions,
des apparitions terribles, et j’ai lieu d’y
croire, ajouta-t-il, en pressant fortement ses deux
mains sur sa poitrine.
— À votre âge, père, les nerfs sont faibles, les
facultés affaiblies, le manque d’éducation, que
sais-je, répliqua l’érudit.
— À votre âge ! à votre âge ! répéta le mendiant,
ils n’ont que ce mot dans la bouche. Mais,
monsieur le notaire, à votre âge, moi, j’étais un
homme ; oui, un homme. Regardez, dit-il, en
se levant avec peine, à l’aide de son bâton ; regardez,
avec dédain même, si c’est votre bon plaisir,
ce visage étique, ces yeux éteints, ces bras décharnés,
tout ce corps amaigri ; eh bien, monsieur,
à votre âge, des muscles d’acier fesaient
mouvoir ce corps qui n’est plus aujourd’hui qu’un
spectre ambulant. Quel homme osait alors, continua
le vieillard, avec énergie, se mesurer avec
Rodrigue, surnommé bras-de-fer ? et quant à
l’éducation, sans avoir mis, aussi souvent que
vous, le nez dans la science, j’en avais assez pour
exercer une profession honorable, si mes passions
ne m’eussent aveuglé ; eh bien, monsieur, à vingt-cinq ans une vision terrible, et il y a de cela
soixante ans passés, m’a mis dans l’état de marasme
où vous me voyez. Mais, mon Dieu, s’écria
le vieillard, en levant, vers le ciel, ses deux
mains décharnées : si vous m’avez permis de
traîner une si longue existence, c’est que votre
justice n’était pas satisfaite ! Je n’avais pas expié
mes crimes horribles ! Qu’ils puissent enfin
s’effacer, et je croirai ma pénitence trop courte !
Le vieillard, épuisé par cet effort, se laissa
tomber sur son siège, et des larmes coulèrent le
long de ses joues étiques.
— Écoutez, père, dit l’hôte, je suis certain
que monsieur n’a pas eu intention de vous faire de la peine.
— Non, certainement, dit le jeune clerc, en
tendant la main au vieillard, pardonnez-moi ; ce
n’était qu’un badinage.
— Comment ne vous pardonnerais-je pas, dit le
mendiant, moi qui ai tant besoin d’indulgence.
— Pour preuve de notre réconciliation, dit le
jeune homme, racontez-nous, s’il vous plaît, votre histoire.
— J’y consens, dit le vieillard, puisque la morale
qu’elle renferme peut vous être utile, et il
commença ainsi son récit :
— À vingt ans j’étais un cloaque de tous les vices
réunis : querelleur, batailleur, ivrogne, débauché,
jureur et blasphémateur infâme, mon père, après
avoir tout tenté pour me corriger, me maudit, et
mourut ensuite de chagrin. Me trouvant sans ressource, après avoir dissipé mon patrimoine,
je fus trop heureux de trouver du service comme
simple engagé de la compagnie de Labrador.
C’était au printemps de l’année 17—, il pouvait
être environ midi, nous descendions dans la goélette
la Catherine, par une jolie brise ; j’étais assis
sur la lisse du gaillard d’arrière, lorsque le capitaine
assembla l’équipage et lui dit : ah ça, enfans,
nous serons, sur les quatre heures, au poste
du diable ; qui est celui d’entre vous qui y restera ?
Tous les regards se tournèrent vers moi,
et tous s’écrièrent unanimement : ce sera Rodrigue
Bras-de-fer. Je vis que c’était concerté ; je serrai
les dents avec tant de force que je coupai en
deux le manche d’acier de mon calumet, et frappant
avec force sur la lisse, où j’étais assis, je répondis
dans un accès de rage : oui, mes mille
tonnerres, oui, ce sera moi ; car vous seriez trop
lâches pour en faire autant ; je ne crains ni Dieu,
ni diable, et quand satan y viendrait je n’en aurais
pas peur. Bravo ! s’écrièrent-ils tous. Huzza !
pour Rodrigue. Je voulus rire à ce compliment ;
mais mon ris ne fut qu’une grimace affreuse, et
mes dents s’entre-choquèrent comme dans un
violent accès de fièvre. Chacun alors m’offrit un
coup, et nous passâmes l’après-midi à boire. Ce
poste de peu de conséquence était toujours gardé,
pendant trois mois, par un seul homme qui y
fesait la chasse et la pêche, et quelque petit trafic
avec les sauvages. C’était la terreur de tous les
engagés, et tous ceux qui y avaient resté, avaient raconté des choses étranges de cette retraite solitaire ;
de là, son nom de : Poste du diable —
en sorte que depuis plusieurs années on était convenu
de tirer au sort pour celui qui devait l’habiter.
Les autres engagés qui connaissaient mon orgueil
savaient bien qu’en me nommant unanimement, la
honte m’empêcherait de refuser, et par là, ils
s’exemptaient d’y rester eux-mêmes, et se débarrassaient
d’un compagnon brutal, qu’ils redoutaient tous.
Vers les quatre heures, nous étions vis-à-vis le
poste dont le nom me fait encore frémir, après un
laps de soixante ans, et ce ne fut pas sans une
grande émotion, que j’entendis le capitaine donner
l’ordre de préparer la chaloupe. Quatre de mes
compagnons me mirent à terre avec mon coffre,
mes provisions et une petite pacotille pour échanger
avec les sauvages ; et s’éloignèrent aussitôt
de ce lieu maudit. Bon courage ! bon succès !
s’écrièrent-ils, d’un air moqueur, une fois éloignés
du rivage. Que le diable vous emporte tous
mes !… que j’accompagnai d’un juron épouvantable.
Bon, me cria Joseph Pelchat, à qui
j’avais cassé deux côtes, six mois auparavant ; bon,
ton ami le diable te rendra plus tôt visite qu’à nous.
Rappelle-toi, ce que tu as dit. Ces paroles me
firent mal. Tu fais le drôle, Pelchat, lui criais-je ;
mais suis bien mon conseil, fais-toi tanner la peau
par les sauvages ; car si tu me tombes sous la
patte dans trois mois, je te jure par… (autre
exécrable juron,) qu’il ne t’en restera pas assez sur ta maudite carcasse, pour raccommoder mes
souliers. Et quant à toi, me répondit Pelchat, le
diable n’en laissera pas assez sur la tienne pour en
faire la babiche. Ma rage était à son comble !
Je saisis un caillou, que je lançai avec tant de
force et d’adresse, malgré l’éloignement de la
terre, qu’il frappa à la tête le malheureux Pelchat
et l’étendit, sans connaissance, dans la chaloupe.
Il l’a tué ! s’écrièrent ses trois autres compagnons,
un seul lui portant secours tandis que les deux
autres fesaient force de rames pour aborder la
goélette. Je crus, en effet, l’avoir tué, et je ne
cherchai qu’à me cacher dans le bois, si la chaloupe
revenait à terre ; mais une demi-heure
après, qui me parut un siècle, je vis la goélette
mettre toutes ses voiles et disparaître. Pelchat
n’en mourut pourtant pas subitement, il languit
pendant trois années, et rendit le dernier soupir
en pardonnant à son meurtrier. Puisse Dieu me
pardonner, au jour du jugement, comme ce bon
jeune homme le fit alors.
Un peu rassuré, par le départ de la goélette,
sur les suites de ma brutalité ; car je réfléchissais
que si j’eusse tué ou blessé Pelchat mortellement,
on serait venu me saisir, je m’acheminai vers ma
nouvelle demeure. C’était une cabane d’environ
vingt pieds carrés, sans autre lumière qu’un carreau
de vitre au sud-ouest, deux petits tambours
y étaient adossés ; en sorte que cette cabane
avait trois portes. Quinze lits, ou plutôt grabats,
étaient rangés autour de la pièce principale. Je m’abstiendrai de vous donner une description du
reste ; ça n’a aucun rapport avec mon histoire.
J’avais bu beaucoup d’eau-de-vie pendant la
journée, et je continuai à boire pour m’étourdir
sur ma triste situation ; en effet, j’étais seul sur
une plage éloignée de toute habitation ; seul avec
ma conscience ! et, Dieu, quelle conscience ! Je
sentais le bras puissant de ce même Dieu, que
j’avais bravé et blasphémé tant de fois, s’appesantir
sur moi ; j’avais un poids énorme sur la
poitrine. Les seules créatures vivantes, compagnons
de ma sollicitude, étaient deux énormes
chiens de Terre-Neuve : à peu-près aussi féroces
que leur maître. On m’avait laissé ces chiens
pour faire la chasse aux ours rouges, très-communs
dans cet endroit.
Il pouvait être neuf heures du soir. J’avais
soupé, je fumais ma pipe, près de mon feu, et
mes deux chiens dormaient à mes côtés ; la nuit
était sombre et silencieuse, lorsque, tout-à-coup,
j’entendis un hurlement si aigre, si perçant, que
mes cheveux se hérissèrent. Ce n’était pas le
hurlement du chien ni celui plus affreux du loup ;
c’était quelque chose de satanique. Mes deux
chiens y répondirent par des cris de douleur,
comme si on leur eût brisé les os. J’hésitai ; mais
l’orgueil l’emportant, je sortis armé de mon fusil
chargé à trois balles ; mes deux chiens, si féroces,
ne me suivirent qu’en tremblant. Tout était cependant
retombé dans le silence et je me préparais
déjà à rentrer lorsque je vis sortir du bois, un homme suivi d’un énorme chien noir ; cet homme
était au-dessus de la moyenne taille et portait un
chapeau immense, que je ne pourrais comparer
qu’à une meule de moulin, et qui lui cachait entièrement
le visage. Je l’appelai, je lui criai de s’arrêter ;
mais il passa, ou plutôt coula comme une
ombre, et lui et son chien s’engloutirent dans
le fleuve. Mes chiens tremblant de tous leurs
membres s’étaient pressés contre moi et semblaient
me demander protection.
Je rentrai dans ma cabane saisi d’une frayeur
mortelle ; je fermai et barricadai mes trois portes
avec ce que je pus me procurer de meubles ; et
ensuite mon premier mouvement fut de prier ce
Dieu que j’avais tant offensé et lui demander pardon
de mes crimes : mais l’orgueil l’emporta, et
repoussant ce mouvement de la grâce, je me couchai,
tout habillé, dans le douzième lit, et mes
deux chiens se placèrent à mes côtés. J’y étais
depuis, environ, une demi-heure, lorsque j’entendis
gratter sur ma cabane comme si des milliers
de chats, ou autres animaux, s’y fussent cramponnés
avec leurs griffes ; en effet je vis descendre
dans ma cheminée et remonter avec une rapidité
étonnante, une quantité innombrable de petits
hommes hauts d’environ deux pieds ; leurs têtes
ressemblaient à celles des singes et étaient armées
de longues cornes. Après m’avoir regardé, un
instant, avec une expression maligne, ils remontaient
la cheminée avec la vitesse de l’éclair, en
jetant des éclats de rires diaboliques. Mon âme était si endurci que ce terrible spectacle, loin de
me faire rentrer en moi-même, me jeta dans un
tel accès de rage que je mordais mes chiens pour
les exciter, et que saisissant mon fusil je l’armai et
tirai avec force la détente, sans réussir pourtant à
faire partir le coup. Je faisais des efforts inutiles
pour me lever, saisir un harpon et tomber sur les
diablotins, lorsqu’un hurlement plus horrible que
le premier me fixa à ma place. Les petits êtres
disparurent, il se fit un grand silence, et j’entendis
frapper deux coups à ma première porte : un troisième
coup se fit entendre, et la porte, malgré mes
précautions, s’ouvrit avec un fracas épouvantable.
Une sueur froide coula sur tous mes membres, et
pour la première fois, depuis dix ans, je priai, je
suppliai Dieu d’avoir pitié de moi. Un second
hurlement m’annonça que mon ennemi se préparait
à franchir la seconde porte, et au troisième
coup, elle s’ouvrit comme la première, et avec le
même fracas. Ô mon Dieu ! mon Dieu ! m’écriai-je,
sauvez-moi ! sauvez-moi ! Et la voix de
Dieu grondait à mes oreilles, comme un tonnerre,
et me répondait : non, malheureux, tu périras.
Cependant un troisième hurlement se fit entendre
et tout rentra dans le silence ; ce silence dura une
dizaine de minutes. Mon cœur battait à coup redoublés ;
il me semblait que ma tête s’ouvrait et
que ma cervelle s’en échappait goutte à goutte ;
mes membres se crispaient et lorsqu’au troisième
coup, la porte vola, en éclats, sur mon plancher, je
restai comme anéanti. L’être fantastique que j’avais vu passer, entra alors avec son chien et ils se
placèrent vis-à-vis de la cheminée. Un reste de
flamme qui y brillait s’éteignit aussitôt et je demeurai
dans une obscurité parfaite.
Ce fut alors que je priai avec ardeur et fis vœu
à la bonne Ste. Anne, que si elle me délivrait,
j’irais de porte en porte, mendiant mon pain le
reste de mes jours. Je fus distrait de ma prière
par une lumière soudaine ; le spectre s’était tourné
de mon côté, avait relevé son immense chapeau,
et deux yeux énormes, brillants comme des flambeaux,
éclairèrent cette scène d’horreur. Ce fut
alors que je pus contempler cette figure satanique :
un nez lui couvrait la lèvre supérieure, quoique
son immense bouche s’étendît d’une oreille à
l’autre, lesquelles oreilles lui tombaient sur les
épaules comme celles d’un lévrier. Deux rangées
de dents noires comme du fer et, sortant presque
horizontalement de sa bouche, se choquaient avec
un fracas horrible. Il porta son regard farouche
de tous côtés et, s’avançant lentement, il promena
sa main décharnée et armée de griffes, sur toute
l’étendue du premier lit ; du premier lit il passa
au second, et ainsi de suite jusqu’au onzième, où
il s’arrêta quelque temps. Et moi, malheureux !
je calculais pendant ce temps-là, combien de lits
me séparaient de sa griffe infernale. Je ne priais
plus ; je n’en avais pas la force ; ma langue desséchée
était collée à mon palais et les battemens
de mon cœur, que la crainte me faisait supprimer,
interrompaient seuls le silence qui régnait, autour de moi, dans cette nuit funeste. Je lui vis
étendre la main sur moi ; alors, rassemblant toutes
mes forces, et par un mouvement convulsif, je me
trouvai debout, et face à face avec le fantôme dont
l’haleine enflammée me brûlait le visage. Fantôme !
lui criais-je, si tu es de la part de Dieu
demeure, mais si tu viens de la part du diable je
t’adjure, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
de t’éloigner de ces lieux. Satan, car
c’était lui, messieurs, je ne puis en douter, jeta
un cri affreux, et son chien, un hurlement qui fit
trembler ma cabane comme l’aurait fait une secousse
de tremblement de terre. Tout disparut
alors, et les trois portes se refermèrent avec un
fracas horrible. Je retombai sur mon grabat, mes
deux chiens m’étourdirent de leurs aboiements,
pendant une partie de la nuit, et ne pouvant enfin
résister à tant d’émotions cruelles, je perdis connaissance.
Je ne sais combien dura cet état de
syncope ; mais lorsque je recouvrai l’usage de
mes sens, j’étais étendu sur le plancher me mourant
de faim et de soif. Mes deux chiens avaient
aussi beaucoup souffert ; car ils avaient mangé
mes souliers, mes raquettes et tout ce qu’il y avait
de cuir dans la cabane. Ce fut avec beaucoup de
peine que je me remis assez de ce terrible choc
pour me traîner hors de mon logis, et lorsque mes
compagnons revinrent, au bout de trois mois, ils
eurent de la peine à me reconnaître : j’étais ce
spectre vivant que vous voyez devant vous.
— Mais, mon vieux, dit l’incorrigible clerc notaire.
— Mais… mais… que… te serre…, dit
le colérique vieillard, en relevant sa besace ; et
malgré les instances du maître il s’éloigna en grommelant.
— Eh bien, monsieur le Notaire, dit Amand
d’un air de triomphe, qu’avez-vous à répondre,
maintenant ?
— Il me semble, dit l’étudiant, esprit fort, que
le mendiant nous en a assez dit pour expliquer la
vision, d’une manière très-naturelle ; il était
ivrogne d’habitude, il avait beaucoup bu ce jour-là ;
sa conscience lui reprochait un meurtre atroce.
Il eut un affreux cauchemar, suivi d’une fièvre au
cerveau causé par l’irritation du système nerveux
et… et…
— Et c’est ce qui fait que votre fille est muette,
dit Amand impatienté.