L’opium et lui vous ont pris

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IV


L’opium et lui vous ont pris
Le cœur, de telle sorte
Qu’ils ne m’ont rien laissé. Tant pis !
Pour nous, vous êtes morte.

Vivante pourtant, de vos yeux
Perfides et tranquilles
Où se reflètent en leurs cieux
L’Inde, Dakar, les Îles

Sous-le-Vent… Ce qui fut nous deux
Vous est comme une histoire
Tombée au fond de la mémoire
En un coin hasardeux.


Je dis : « Le pas de la naissante
Averse nous pressait.
Vous luttiez avec un lacet
Sur la route d’Oissante,

Vous rappelez-vous ? » Votre oui
Condescend et termine.
Car il va venir. Ébloui
Votre cœur s’achemine,

Et votre désir, vers le soir
Dénouant votre tresse,
Vers son regard et sa caresse
Et vers le poison noir.