La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 30

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XXX

Dist Blancandrins : « Mult est pesmes Rollanz, « — Ce Roland, dit Blancandrin, est bien cruel
« Ki tute gent voelt faire recreant « De vouloir faire crier merci à tous les peuples
« E tutes teres met en chalengement. « Et mettre ainsi la main sur toutes les terres !
395 « Par quele gent quiet il espleiter tant ? » « Et sur quelle gent compte-t-il pour une telle entreprise ?
Guenes respunt : « Par la franceise gent ; « — Sur les Français, répond Ganelon.
« Il l’aiment tant ne li faldrunt nient. « Ils l’aiment tant qu’ils ne lui feront jamais défaut.
« Or e argent lur met tant en present, « Il ne leur refuse ni or, ni argent,
« Muls e destrers, e palies e guarnemenz !
« Ni destriers, ni mules, ni vêtements de soie, ni riches armures :
400 « Li Reis méismes ad tut à sun talent.
« À l’Empereur lui-même il en donne autant que Charles en désire.
« Cunquerrat li les teres d’ici qu’en Orient. » Aoi. « Il conquerra le monde jusqu’à l’Orient. »


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Vers 392.Rollant. Mu. Pour le cas sujet, il faut Rollanz.

Vers 397.Ament. O. Partout le prés. de l’ind. du verbe amer prend l’ai : aimet, etc. Nous en avons donné la raison dans le Glossaire.

Vers 399. — Lire destriers, ici comme partout. Ce mot ne se trouve en assonance que dans les laisses en ier.

Vers 400.Li Emperere meïsmes. O. Pour la mesure du vers, il était facile de restituer : Li Reis meïsmes.

Vers 401. — Ce vers est de douze syllabes, et l’on en trouve un certain nombre dans le texte d’Oxford.

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