La Bible d’une grand’mère/113

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L. Hachette et Cie (p. 295-296).

CXIII

SAÜL POURSUIT ENCORE DAVID

(959 ans avant J.-C.)



Saül ne tarda pas à reprendre sa haine contre David, et recommença, pendant quatre ans, à le poursuivre pour le mettre à mort ; David se retira encore dans le désert de Ziph. Une nuit qu’il se trouvait au bord du désert, au bas de la montagne, il aperçut la tente de Saül et le roi qui dormait tranquillement. Son général Abner dormait aussi dans la sienne, et tous ses gens autour de lui. La lance de Saül était piquée en terre près de lui.

Abisaï, qui était avec David, lui offrit d’aller tuer Saül, mais David le lui défendit expressément. « Prenons seulement, dit-il, sa lance et sa coupe, afin qu’il voie que j’aurais pu le tuer, et allons-nous-en. » David, s’approchant sans bruit, prit la lance et la coupe, et se retira avec Abisaï, sans que personne les eût vus, ni même se fût réveillé.

Ils traversèrent le chemin, grimpèrent tout au haut de la montagne, et, quand ils furent loin et hors de danger, David appela d’une voix forte : « Abner, Abner ! »

Abner se réveilla et reprocha à celui qui criait ainsi de troubler le repos du roi. Alors David se nomma, lui dit comment il avait pu approcher le roi et enlever sa lance et sa coupe ; il lui reprocha de si mal garder son maître. Il parla aussi à Saül comme il avait fait deux ans auparavant, l’assura encore de sa fidélité, et lui démontra avec quelle facilité il aurait pu se défaire de lui, s’il l’avait voulu.

Saül l’appela son cher fils, lui demanda de revenir auprès de lui ; mais David ne voulut pas se livrer à un ennemi si perfide et si cruel. Il dit à Abner d’envoyer chercher la coupe et la lance qu’il allait déposer au haut de la montagne, et il s’éloigna avec Abisaï.

C’est au milieu de toutes ces persécutions que David, inspiré de Dieu, composa une partie de ces belles prières qu’on appelle les Psaumes et qu’on chante encore à tous nos offices.