La Bible d’une grand’mère/133

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CXXXIII

FAMINE DANS ISRAËL
SEPT PETITS-FILS DE SAÜL LIVRÉS AUX GABAONITES

(918 ans avant J.-C.)



Peu de temps après, il y eut dans le royaume d’Israël une grande famine qui dura trois ans ; David consulta le Seigneur, qui répondit que cette famine avait lieu à cause de Saül, qui avait juré aux Gabaonites de ne pas les faire périr, et qui les avait fait mourir malgré son serment.

David fit donc venir les parents des pauvres Gabaonites massacrés et leur demanda ce qu’ils voulaient pour réparer l’injure qu’ils avaient reçue.

Les Gabaonites répondirent : « Nous ne voulons ni or ni argent ; nous demandons justice contre la famille de Saül

— Que voulez-vous donc qu’on fasse pour vous ? dit le roi.

— Qu’on nous donne sept de ses enfants, ou petits-enfants, dirent-ils, pour que nous les mettions en croix à Gabaa. C’est là qu’est né ce Saül, qui fut autrefois l’élu du Seigneur. »

Le roi répondit : « Je vous les donnerai. »

Jacques. Oh ! que c’est mal cela, livrer, pour les faire mourir d’une mort si cruelle, des malheureux qui n’étaient pas coupables, puisqu’ils étaient à peine nés quand Saül a tué les Gabaonites !

Grand’mère. C’étaient les cruels usages du temps, cher enfant ; les enfants payaient les fautes de leurs pères, et, quoique cela nous semble cruel, barbare et injuste, c’est ainsi que faisaient tous les peuples anciens,

David ne voulut pas livrer Miphiboseth, à cause de son père Jonathas, qu’il avait tant aimé ; il donna aux Gabaonites les cinq fils de Mérob, fille de Saül, et deux fils d’une autre fille nommé Respha. Les Gabaonites les emmenèrent et les crucifièrent sur une montagne.

La pauvre Respha, mère de deux de ces jeunes gens, s’étendit sur une pierre et demeura là au pied du corps de ses fils pour empêcher les oiseaux de proie de les déchirer pendant le jour, et les bêtes sauvages de les dévorer pendant la nuit. Respha resta ainsi sept mois au pied des cadavres de ses malheureux enfants.

Cette preuve extraordinaire de tendresse ayant été racontée au roi, il en fut touché : il envoya chercher les restes des crucifiés et les fit ensevelir avec honneur avec les ossements de Saül et de Jonathas, dans le sépulcre de Cis, père de Saül.

Après cela la famine cessa. David fut obligé de faire encore la guerre aux Philistins. Il les vainquit dans un dernier grand combat où il manqua périr. À la fin de la bataille, il se trouva si fatigué qu’il n’avait plus la force de se défendre. Un Philistin d’une taille et d’une force prodigieuses, qui avait une lance et un glaive proportionnés à sa taille, se précipita sur le roi pour le tuer ; mais Abisaï, frère de Joab, eut le temps de tuer le Philistin et sauva ainsi le roi ; après quoi les gens de David lui dirent tous qu’ils ne souffriraient plus qu’il s’exposât dans les combats, car, disaient-ils, nous ne voulons pas voir s’éteindre la lampe d’Israël.

Il y eut encore trois guerres contre les Philistins, dans chacune desquelles ils perdirent un de leurs géants ; un de ces géants était frère de Goliath.

Dans la quatrième guerre, ils perdirent un géant plus grand, plus fort encore que les autres ; il avait six doigts aux pieds et aux mains. Ce fut David et ses officiers qui tuèrent ces quatre géants.