La Bible d’une grand’mère/68

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L. Hachette et Cie (p. 190-192).

LXVIII

PUNITION DES RÉVOLTÉS

(Même année, 1359 ans avant J.-C.)



Le lendemain, les hommes qui avaient effrayé le peuple par leurs faux rapports sur la force et la férocité des habitants de la Terre promise, furent trouvés morts, frappés par le Seigneur. Le peuple, au lieu de se repentir de n’avoir pas eu foi en son Dieu, continua à murmurer et à vouloir marcher contre les Amalécites et les Chananéens, qui refusaient de les laisser passer sur leurs terres. Les Israélites leur livrèrent un grand combat et furent défaits et tués par les ennemis.

Alors trois Lévites, nommés Coré, Dathan et Abiron, avec deux cent cinquante hommes de la tribu de Lévi, vinrent reprocher à Moïse et à Aaron d’avoir pris le commandement du peuple sans en avoir le droit.

Moïse, se prosternant le front contre terre, invoqua le Seigneur selon son habitude ; puis, il se releva et leur dit : « Que le Seigneur lui-même soit notre juge. Demain présentez-vous près du Tabernacle avec vos encensoirs ; moi et Aaron, nous nous y présenterons de notre côté ; le Seigneur jugera entre nous. »

Le lendemain, Coré, Dathan et Abiron suivis des deux cent cinquante Lévites, se présentèrent avec leurs encensoirs pour offrir l’encens au Seigneur ; Moïse et Aaron, avec les Lévites demeurés fidèles, se présentèrent aussi du côté opposé. Tout le peuple était présent.

La gloire du Seigneur ayant apparu, il dit à Moïse et à Aaron : « Séparez-vous de cette assemblée, afin que je frappe les méchants. Et commandez au peuple de s’éloigner des tentes de Coré, Dathan et Abiron, pour qu’il ne partage pas leur punition. »

Moïse ayant commandé au peuple de se retirer, Coré, Dathan et Abiron restèrent devant leurs tentes avec leurs femmes et leurs enfants et toute leur troupe révoltée.

« Le Seigneur va prononcer, dit Moïse, et chacun pourra voir que si ces hommes sont punis, ce n’est pas moi qui enverrai la punition, mais le Seigneur Dieu tout-puissant. »

À peine eut-il fini de parler, que la terre s’entr’ouvrit et que Coré, Dathan et Abiron furent engloutis tout vivants, avec leurs femmes, leurs enfants et leurs tentes.

En même temps de grandes flammes sortirent de la terre entr’ouverte et brûlèrent les deux cent cinquante Lévites qui tenaient les encensoirs.

Le peuple, saisi d’une grande frayeur, se sauva au loin, de peur d’être atteint par les flammes. Le Seigneur ordonna à Moïse de faire ramasser les deux cent cinquante encensoirs pour en faire des lames d’or qu’on attacherait dans le tabernacle afin de garder le souvenir de la punition des révoltés. Ce grand et terrible miracle eut lieu, comme tous les autres, en plein jour et en présence de tout le peuple.

Les Juifs, au lieu de reconnaître la puissance du Seigneur, murmurèrent contre Moïse et Aaron et les accusèrent de tuer le peuple de Dieu. La sédition devenant menaçante, le Seigneur fit tomber une pluie de feu sur les séditieux qui voulaient tuer Moïse et Aaron.

Moïse ordonna à Aaron de se dépêcher de brûler de l’encens au Seigneur pour apaiser sa colère, pendant que lui-même prierait pour le peuple. La pluie de feu cessa après avoir fait mourir quatorze mille sept cents hommes.

Petit-Louis. Grand’mère, quelles affreuses gens que ces Juifs !

Grand’mère. Il serait difficile, je crois, d’en trouver de pires ; mais ils étaient de la famille d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; et de leur race devaient naître un jour la très-sainte Vierge et son divin Fils, le Sauveur des hommes. À cause de cela, Dieu les épargnait et leur pardonnait toujours.