La Catastrophe de la Martinique (Hess)/44

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Librairie Charpentier et Fasquelle (p. 285).


XLIV

LA PREMIÈRE NOTE PUBLIÉE SUR LES DÉBUTS DE L’ÉRUPTION


Ce fut le 26 avril dans le journal les Colonies, et cette note disait, sous le titre :


La fumée de la Montagne Pelée.


Depuis quelques semaines, les habitants du quartier du Prêcheur sont constamment incommodés par une forte et désagréable odeur de soufre, qui se dégage du cratère du volcan éteint.

L’odeur est si forte parfois, que les chevaux passant sur le grand chemin du littoral hésitent.

Depuis cette nuit, une fumée blanche très épaisse se dégage du cratère. Elle attire de tous côtés des groupes de curieux.

Dans les hauteurs de la pointe Lamarre, le sol est couvert d’une cendre épaisse.

De temps en temps, la fumée s’arrête pour être ensuite vomie par masses énormes.

C’est sans doute alors que sont lancées les matières solides que l’on aperçoit, paraît-il, avec la lunette de la Chambre de commerce.

Sommes-nous à la veille d’un tremblement de terre ? d’une catastrophe ? se demandent quelques personnes avec anxiété.

Le temps est couvert, lourd ; on respire difficilement, et, pourtant, à midi, la température ne dépasse pas 28 degrés.