La Chanson d’Ève/Ô ma parole

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Société du Mercure de France (p. 20-21).

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Ô ma parole,
Qui troubles à peine un peu,
De tes ailes,
L’air de silence bleu !

Ô parole humaine,
Parole où, pensive, j’entends
Enfin mon âme même,
Et son murmure vivant !

Ô parole née
D’un souffle et d’un rêve,
Et qui t’élèves
De mes lèvres étonnées !


Moi, je t’écoute, un autre te voit,
D’autres te comprennent à peine ;
Mais tu embaumes mon haleine,
Tu es une rose dans ma voix.