La Chanson d’Ève/Il luit dans l’ombre

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Société du Mercure de France (p. 151-152).




« Il luit dans l’ombre,
Le beau fruit d’or,
Il luit comme un trésor
Entre ces feuilles.
C’est pour toi qu’il a mûri,
Le beau fruit du paradis.
Quelles roses lui sont pareilles !

Voilés de leurs ailes,
Les anges sommeillent…

Voici que la nuit vient,
Pas une étoile ne se lève.
Oh ! rien

Qu’un effleurement
De tes lèvres…
Qui peut savoir ?
Le souffle du soir le touche bien.

Écoute ma chanson ;
Elle murmure à ton oreille :
Approche et cueille.
Les anges sommeillent… »