La Chanson de Bicêtre
On n’peut pas bander toujours,
Il faut jouir de ses roupettes
On ne peut pas bander toujours,
Il faut jouir de ses amours.
Dans ce Bicêtre, où l’on s’embête,
Loin de Paris que je regrette,
J’ai très longtemps et souvent médité,
Sur la vieillesse et la caducité.
Or, écoutez ce Refrain de Bicêtre,
Cette leçon vous servira peut-être (1)
D’un vieux, un jour, je tenais la navette,
La sonde en main, de l’autre la cuvette ; (2)
Pendant ce temps, mon esprit méditait (3)
Ce que tout bas une voix me disait
Ne riez pas de ces pauvres gogottes,
Vous en viendrez à pisser sur vos bottes.
Idiot, fou, épileptique,
Sont des arguments sans réplique.
Tout dépérit, le pauvre genre humain (4)
N’a plus d’espoir que dans le carabin ;
Or, pour créer une race nouvelle,
Jamais, enfants, ne mouchez ta chandelle.
Quand ta vieillesse triste et caduque
Vous foutra son pied sur la nuque,
Quand votre vit à jamais désossé (5)
Sur vos roustons pendra flasque et glacé,
Au même instant, crachez au nez du traître,
Répétez-lui ce refrain de Bicêtre : (6)
À l’œuvre donc, jeunes athlètes,
Gaillardement, engrossez les fillettes, (7)
Baisez, foutez, ne craignez nul écueil :
Quand on est jeune, il faut baiser à l’œil.
Avec le temps, Vénus devient avare,
Aux pauvres vieux, le coup est cher et rare.
(1) Ah mes amis, apprenez à connaître
Ce gai refrain, ce refrain de Bicêtre.
(2) Scalpel en main,…
(3) Dans mon esprit, alors je méditais
(4) Ainsi dépeint, le pauvre genre humain
N’a plus d’espoir que dans le carabin,
Et pour fonder une race nouvelle,
Amis, jamais ne mouchez la chandelle.
(5) …complètement désossé.
(6) Amis, crachez à la face du traître,
En répétant ce refrain de Bicêtre.
(7) Cent fois par jour, engrossez…