La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 62
LXII | |||
Enprès iço, i est Neimes venuz : | Naimes ensuite est venu ; | ||
775 | Meillur vassal n’out en la curt de lui, | Il n’est point en la cour de meilleur vassal : | |
E dist al Rei : « Ben l’avez entendut ; | « Vous l’avez entendu, dit-il au Roi ; | ||
« Li quens Rollanz il est mult irascuz : | « Le comte Roland est en grande colère : | ||
« La rere-guarde est jugée sur lui ; | « On lui a confié l’arrière-garde ; | ||
« N’avez barun ki jamais là remut. | « Et certes il n’est pas de baron qui jamais y alla volontiers.
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780 | « Dunez li l’arc que vus avez tendut, | « Donnez-lui l’arc que vous avez tendu, | |
« Si li truvez ki très ben li aïut. » | « Et trouvez-lui bonne aide. » | ||
Li Reis li dunet, e Rollanz l’a reçut. | Aoi. | Le Roi lui donna l’arc, et Roland le reçut. |
Vers 774. — M. Müller fait remarquer avec raison que ce couplet est distinct du précédent, et que M. Michel a eu tort de fondre ces deux strophes ensemble, sous prétexte qu’il n’y avait pas de lettre majuscule au commencement de la laisse lxii. Le couplet lxi est assonancé en un, ur ; celui-ci, en u. ═ Venud. O. Pour le d final, voir la note du vers 2. À cause du cas sujet, il faut venuz.
Vers 775. — Meillor. O. ═ Au vers suivant, lire bien.
Vers 777. — Irascut. O. Pour le cas sujet il faut irascuz.
Vers 779. — Baron. O. V. la note du vers 30. ═ Les différents traducteurs ne me paraissent pas avoir compris le sens du mot remut. Génin, d’Avril et Al. de Saint-Albin, écrivent la remut (au lieu de là), et traduisent par : Vous n’avez pas de baron pour la diriger mieux. M. Michel traduit remut par bouge, et s’approche davantage de la vérité. ═ Remut nous paraît le parfait simple de remuveir, qui a le sens de changer de place, aller quelque part. Nous avons traduit d’après ce sens.
Vers 781. — Lire Bien. O. V. la note du vers 545. Au vers suivant, lire ad !