La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 65
LXV | |||
Li quens Rollanz Gualter de l’ Hum apelet : | Le comte Roland appelle Gautier de l’Hum : | ||
« Pernez mil Francs de France nostre tere, | « Prenez mille Français de notre terre de France ; | ||
805 | « Si purpernez les deserz e les tertres, | « Occupez les défilés et les tertres, | |
« Que l’Emperere nis un des soens n’i perdet. » | « Afin que l’Empereur n’y perde aucun des siens. | ||
Respunt Gualters : « Pur vus le dei ben faire. » | « — Pour vous je le dois bien faire, » répond Gautier. | ||
Od mil Franceis de France la lur tere | Avec mille Français de leur terre de France, | ||
Gualters desrenget les destreiz e les tertres. | Gautier parcourt les défilés et les tertres. | ||
810 | N’en descendrat pur malvaises nuveles, | Point n’en descendra, si mauvaises que soient les nouvelles, | |
Enceis qu’en seient .vii. c. espées traites. | Avant que sept cents épées aient été tirées du fourreau. | ||
Reis Almaris del regne de Belferne | Le roi Almaris, du royaume de Belferne, | ||
Une bataille lur liverat le jur, pesme... | Aoi. | Lui livra ce jour même une formidable bataille... |
Vers 803. — Gualter del Hum. (Lire Gualtier.) Ce personnage est appelé Galter Leon et Galter da Mon Leon par le Ms. IV de Venise ; Gautier de Luz, dans le texte de Versailles ; Gautier de Hui, dans celui de Paris.
Vers 805. — Destreiz. Mu. Le manuscrit porte deserz, qui ne nous semble pas méprisable. M. Müller a voulu se modeler sur le vers 805. ═ Au vers 806, lire bien.
Vers 807. — Gualter. O. Pour le cas sujet il faut Gualtiers. On trouve Gualters sept vers plus haut (vers 800). ═ Vos. O.
Vers 809. — Gualter. O. Au cas sujet Gualtiers. V. la note précédente, et, pour l’i, la note du vers 545.
Vers 813. — Livrat. Mu. Voir la note du vers 38. ═ Le manuscrit VII de Venise ajoute quelques traits à celui de Versailles que M. Müller a cité in extenso. Il est question du comte Gautier : Ne descendra, por home qi soit viz, — Si aura trez troiz .c. branz coloriz : — Uns rois païens qui ot nom Aumabriz, — (De Bisterne est sires apoëstiz ; — En sa cumpaigne ot .xx. mille Arabiz,) — Le jor les a malement desconfiz, — Fors seul Gauter qi s’en est departiz — Qui à garent fut Rollant le marqiz.