La Chasse (Gaston Phœbus)/Chapitre XXIV

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, Joseph Lavallée
La Chasse (1854)
Texte établi par Léon Bertrand, Maison Lefaucheux (p. 120).

Chapitre vingt-quatrième.
Ci devise comment on doit mener les chiens esbatre.


Aussi li veuill aprendre de mener les chiens esbatre deux fois le jour : au matin et au vespre ; mes que le souloill soit levé assez haut ; espécialement en yver ; puis les doit leissier estre au souloill en biau pré grant piesse et pinher[1] chascun chien un à un et froter les après d’un torchon de paille ; et ce doit fere chescun jour au matin ; et les doit mener en aucun lieu où il ait herbes tendres, comme sont blez et autres choses pour peistre de l’herbe et fere leurs médicines ; quar aucunefois chiens sont malades et lunage[2], si se garissent et vuident quant ilz ont mengié de l’erbe.

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  1. Pinher, peigner.
  2. Lunages, fols, insensés.

    Ducange cite cet exemple :

    Qui moult fut lourdiaus et lunages
    Et moult lorgne et moult sauvages.

    Dans l’édition de Vérard on a imprimé limages, et dans celle de Lenoir lymages ; mais ces mots ne présentent aucun sens.