La Circulation du sang/Traité anatomique sur les mouvements du cœur et du sang chez les animaux/Première dédicace

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Traduction par Charles Richet.
Georges Masson (p. 39-40).

DÉDICACE


AU SÉRÉNISSIME ET INVINCIBLE
CHARLES
ROI DE GRANDE-BRETAGNE, DE FRANCE ET D’HYBERNIE,
DÉFENSEUR DE LA FOI.
Ô Roi sérénissime,

Le cœur des animaux est le principe de la vie, le directeur de toutes les parties, le soleil du microcosme, l’organe d’où dépendent l’existence, la vigueur et la force de l’être. Pareillement le roi est le soutien de ses royaumes, le soleil de son microcosme, le cœur de l’État, celui de qui vient toute puissance, de qui émane toute grâce. Ce livre qui traite des mouvements du cœur, j’oserai donc, comme c’est la coutume aujourd’hui, l’offrir à Votre Majesté : car les institutions humaines sont faites à l’image de l’organisme de l’homme, et le roi est à l’État ce que le cœur est à la vie humaine. Il n’est pas inutile à un roi de connaître son propre cœur, car son cœur est comme un modèle divin de sa puissance, si du moins il est permis de comparer les grandes choses aux petites. Ainsi vous pourrez, sire, vous qui êtes placé au faîte des choses de ce monde, en connaissant le souverain principe du corps, admirer en lui l’image de votre pouvoir. Accueillez donc, je vous en prie humblement, roi sérénissime, avec votre bienveillance accoutumée, ce travail nouveau sur les fonctions du cœur, vous, la splendeur nouvelle et vraiment le cœur de ce siècle, prince plein de vertu et de bonté, vous à qui nous reportons à bon droit tout ce que notre Angleterre a de gloire, tout ce que notre vie a d’utile.

De votre auguste Majesté,
le très dévoué serviteur,
GUILLAUME HARVEY