La Cithare (Gille)/Chanson

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 83-84).

CHANSON



 
Ô jeune fille aux belles joues,
Aux cheveux couronnés de fleurs,
Frivole enfant, toi, qui te joues
De l’amour et de ses fureurs,

L’aurore rose, de ma couche
T’a chassée ; hélas ! le jour luit.
Mais toujours sur ma folle bouche
Brûlent tes baisers de la nuit.


Que tu ne sois plus là, qu’importe !
Ô tendre amante aux boucles d’or,
Éros me dompte et me transporte ;
Je t’aime, et veux le dire encor.

Dans une chanson frémissante,
Don des Muses et de Cypris,
Mes amis, célébrons l’absente
Sur la délicate pectis.

Laissons les sérieuses choses,
Les combats, les travaux des champs ;
Couronnez-moi plutôt de roses,
En chœur accompagnez mes chants.

Le soleil danse dans la haie.
Mon âme légère et sans fiel
Sur mes jeunes lèvres s’égaie ;
Apportez des gâteaux de miel.

Et goûtant le bonheur de vivre,
Plongé dans un songe divin,
Pensant à Mnaïs, je m’enivre.
Remplissez ma coupe de vin.