La Cithare (Gille)/Eschyle

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 125).

ESCHYLE



 
Cesse ton chant joyeux ; que ton troupeau docile
S’éloigne. Cette tombe, enfant, respecte-la ;
Elle abrite un héros que le sort exila,
Elle est sacrée, elle est l’honneur de la Sicile.

Nul rosier n’y fleurit, nulle ombre n’y vacille ;
Eschyle dort en paix dans les champs de Géla.
Cette terre que, vieux et proscrit, il foula,
Loin d’Éleusis, hélas ! fut son dernier asile.

C’est ici que, songeant au Destin, il aimait
À contempler, les soirs d’orage, le sommet
De l’Etna monstrueux que l’éclair illumine.

Mais son marbre est muet ? — Au Mède chevelu,
Au bois de Marathon, au flot de Salamine
De vous proclamer, seuls, ses titres. Ils l’ont vu.