La Décadence latine/II

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CURIEUSE !



Voyez, ces belles choses que nous montre le ciel : Voyez ces astres errants qui cherchent leur cause, voyez ces nébuleuses pareilles à nos cœurs que la passion trouble. Voyez ces étoiles filantes qui traversent le ciel comme une pensée traverse notre âme. Terrible septénaire du destin, te voilà donc vaincu ! Jupiter, tu ne me prendras à aucune vanité ; Saturne, je suis sorti de la solitude où tu m’avais enfermé ; Soleil, tu ne m’éblouiras pas avec de la gloire ; je vois plus loin que tes formes ; Mars, tu ne troubleras d’aucune colère ma sérénité et mes mains resteront pures de sang ; Lune, malgré toi j’ai fait de tous mes caprices une unique volonté ; Vénus, vois donc ces deux êtres qui malgré toi rejettent le sexe ; Mercure, ascendant volatil, je t’ai fixé sur cette tête blonde ! Clous d’opale rivés par le marteau des anges qui retenez le ciel, rayonnez sur la double étoile terrestre que nous sommes, couronnez de regards propices cette chère Ève ; que son cœur, comme un lac profond et pur, vous reflète étincelles d’amour, cierges de Dieu, Étoiles ! »