La Doctrine du fascisme/20

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Traduction par Charles Belin.
Vallecchi (p. 34-36).


7. Les Mensonges de la Démocratie


« La raison, la science — disait Renan (qui eut des éclairs pré-fascistes) dans un de ses Dialogues philosophiques — sont des produits de l’humanité ; mais vouloir la raison directement pour le peuple et par le peuple est chimérique. Il n’est pas nécessaire, pour la pleine existence de la raison, que le monde entier la perçoive. En tout cas, une telle initiation, si elle devait se faire, ne se ferait pas par la basse démocratie, laquelle semble devoir amener au contraire l’extinction de toute culture difficile et de toute haute discipline… Le principe que la société n’existe que pour le bien-être et la liberté des individus qui la composent ne paraît pas conforme aux plans de la nature, plans où l’espèce seule est prise en considération et où l’individu semble sacrifié. Il est fort à craindre que le dernier mot de la démocratie ainsi entendue (je me hâte de dire qu’on peut l’entendre autrement) ne soit un état social où une masse dégénérée n’aurait d’autre souci que de goûter les plaisirs ignobles de l’homme vulgaire ».

Ainsi parle Renan. Le fascisme repousse, dans la démocratie, l’absurde mensonge conventionnel de l’égalité politique, l’esprit d’irresponsabilité collective et le mythe du bonheur et du progrès indéfini. Mais, si la démocratie peut être entendue différemment, c’est-à-dire si démocratie signifie ne pas refouler le peuple en marge de l’État, le fascisme a pu être défini par l’auteur de ce livre « démocratie organisée, centralisée, autoritaire ».