La Doctrine du fascisme/28

La bibliothèque libre.
Traduction par Charles Belin.
Vallecchi (p. 54-55).

2. Conception spiritualiste

(3) « Ce processus politique est accompagné d’un processus philosophique. S’il est vrai que la matière est restée pendant un siècle sur les autels, aujourd’hui c’est l’esprit qui prend sa place. C’est pourquoi toutes les manifestations qui sont les propres de l’esprit démocratique sont rejetées : le laisser-aller, l’improvisation, le défaut du sentiment de responsabilité personnelle, l’exaltation du nombre et de cette mystérieuse divinité qu’on appelle « peuple » ; toutes les créations de l’esprit, à commencer par les créations religieuses, sont placées au premier plan et personne n’ose plus s’attarder sur les positions de cet anticléricalisme, qui fut pendant des dizaines et des dizaines d’années, dans le monde occidental, l’occupation préférée de la démocratie.

« Quand on dit que Dieu revient, on veut affirmer que les valeurs de l’esprit reviennent ». (Da che parte va il mondo dans Gerarchia a. I, 1922, N°3 ; dans Scritti e Discorsi, vol. II : La Rivoluzione fascista, Milan, Hoepli, 1934, p. 257).

« Il y a une zone qui est moins réservée à la recherche qu’à la méditation des fins suprêmes de la vie. Par conséquent, la science part de l’expérience, mais aboutit fatalement à la philosophie, et, à mon avis, seule la philosophie peut illuminer la science et la conduire à l’idée universelle » (Au Congrès des Sciences de Bologne, 31 octobre 1926, dans Scritti e Discorsi dal 1925 al 1926, Milan, Hoepli, 1934, p. 461).

« Pour être compris, le mouvement fasciste doit être considéré dans toute son ampleur et toute sa profondeur de phénomène spirituel. Ses manifestations pratiques ont été des plus puissantes et des plus décisives, mais il ne faudrait pas que se bornât à elles toute notre attention. En effet, le fascisme italien n’a pas été seulement une révolte politique contre les gouvernements faibles et incapables qui avaient laissé tomber en décadence l’autorité de l’État et menaçaient d’arrêter l’Italie sur la voie de son développement, mais il a été une révolte spirituelle contre de vieilles idéologies qui corrompaient les principes sacrés de la religion, de la patrie et de la famille. Le fascisme a donc été une manifestation directe de peuple ». (Un message au public anglais, 5 janvier 1924, dans Messages et Proclamations, Milan, Librairie d’Italie, 1929, p. 107).